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Choses vues entendues sues
10 novembre 2016

Le pouvoir, la démocratie, la démagogie

Le malaise, déjà présent ici, trouve de quoi s'alimenter avec l'énorme surprise des résultats des élections américaines qui ont de plus, par la structure même du système électoral défavorisé la candidate Clinton (elle l avait emporté par le nombre de votes des électeurs de base)
Il n était question que de cela, depuis le barman de quartier jusqu'à la mère d' un de mes élèves aisée qui a une soeur aux usa jusqu'au jeune automobiliste Uber commandé par cette mère d'élèves, d'origine portugaise. 
A qui le tour maintenant?
Un sentiment de tristesse, une source d'incertitude, une raison de plus pour moi de m'inquiéter, de m'interroger en prenant plus de recul...C'est à quoi sert la réflexion. Après le désarroi, la stupeur, l'incrédulité, vient le temps de l'analyse plus objective. enfin on essayera...
Le pouvoir: je suis toujours étonné pour ma part par le goût de ce pouvoir chez beaucoup d humains. Il suffit de s interroger soi-même: la moindre action sur le milieu nous convainc de notre capacité à changer le monde, une minuscule parcelle du monde. Imaginez ce que cela donne lorsque ce pouvoir s'exerce surun autre ou des autres, a fortiori sur un pays. On a parlé à juste titre de l' ivresse du pouvoir. Cette ivresse que l 'on retrouve chez les artistes de la scène et de l'écran nous fait sortir de l'anonymat; on était rien, on devient tout, même pour un moment, même pour quelques-uns.

Cela évoque le fameux "quart d'heure de célébrité" d'Andy Warhol. A l'heure de Facebook et de Linked-in, ce sentiment de puissance (je peux ce que l'autre ne peut pas) s'en trouve comme démultiplié. Illusion bien entendu: qui sont ces fameux "friends" ?(des jeunes en comptent des centaines de par le monde): des photos, un nom ou un pseudo, un sentiment d ubiquité...Une magie malsaine qui cultive notre propension à se croire au centre non du monde mais d un monde. Notre peu de réalité s en trouve, mais mensongèrement, boosté. La mégalomanie comme remède, mais remède fragile emporté pour un rie, à l'anonymat des grandes métropoles de ce temps. On est rien pour personne et bruquement on est propulsé dans les étoiles. Le nouvel occupant de la Maiosn Blanche a vécu, paraît-il, un moment d eprise de cpnscience, de retour du réel. ( Mais Bon Dieu, qu'est-ce qui m'arrive? Les yeux se decillent et un abîme s ouvre; Le choc de la réalité brute, comme le réveil mais un réveil brutal, un début de conscience du gouffre qui s'ouvre. Le rêve a une fin et les bains de foule n' ont qu un temps. La solitude du pouvoir se fait (déjà?) sentir; ça ne fait que commencer...

On a tous vu le prix à payer: spectaculaire vieillissement d'Obama après des années de responsabilité au poste le plus élevé de ce monde.

La démocratie: il y aurait tant à dire; le mot comme la chose sont grecs, mais dès cette époque si elle représentait un immense progrès par rapport à la tyrannie  puisque le peuple avait le droit de s exprimer, oui mais métèques, femmes, esclaves n'avaient pas droit au chapitre. De nos jours, certes nombre de droits, celui de penser, circuler, manifester et...voter reste un acquis du moins dans nos pays. C est loin d être le cas partout. Mais ce régime "le moins pire" est vicié: consultations de loin en loin, représentation non représentative du peuple dans les parlements, décrets court-circuitant la représentation nationale quand ça arrange l exécutif (en France), formatage des esprits par média et de plus en plus réseaux sociaux, corruption un peu partout, segmentation des sociétés (on vote pour sa catégorie, pas pour l ensemble, ce qui n est pas sain, vu l interdépendance de nos existences), parti de l 'abstention surtout chez les jeunes (à quoi bon voter?).

La démagogie qui s épanouit un peu partout dans le monde ou populisme devenu un mot péjoratif (en Russie au 19ème siècle c'était un mouvement en faveur des classes défavorisées). De la Russie à la Turquie, du Royaume Uni (Brexit, une catastrophe pour l ue; à mon avis, on commence à peine à en percevoir les effets (auto) destructeurs) à de véritables prédictatures, Hongrie. 
La démagogie maintenant aux usa (et bientôt en France et cette élection américaine va stimuler les partis de l extrême): la démagogie ou l'art de faire entendre ce que le peuple a envie d entendre, mais ça s'arrête là.
Les discours, tôt ou tard, les beaux discours musclés, se heurteront à la rugosité du réel, à la dure nécesssité. On disait ce matin à propos des usa: moins d impôts très bien mais quid du déficit? Plus de couverture sociale, parfait mais combien de temps pour détricoter un acquis dans un pays où la médecine n'est pas universelle et où l espérance de vie est relativement médiocre? Renvoyer chez eux des millions de clandestins? Bravo enfin débarrassés de ces hordes de "métèques"...Mais qui va s occuper de la vieille grand-mère impotente et lui nettoyer le derrière? Toi, citoyen déclassé des Appalaches? Désengagement des usa? Parfait sur le papie,r l'ue devra compter sur elle-même mais, qu en serait-il d un coup de colère du clone de Russie? Je crois savoir qu il existe des interêts américains dans le vieux continent. 

Déjà nombre d américains respirent mal dans leur propre pays et très vite après "la lune de miel", on se réveillera du rêve. Et les masques tomberont. 

On ne peut faire ce qu on veut comme on veut et quand on veut. L'histoire commande avec sa part inéluctable d imprévisible. Et la réalité s évère plus rétive, plus complexe, plus résistante que ses désirs; le charisme du chef conduit, tôt ou tard, au renoncement devant la résistance des faits (les faits, c est ce qui résiste) ou à la négociation réaliste.

Après le temps de l' ivresse, vient le temps de la gueule de bois.

Et les réveils seront douloureux, à la mesure des faux espoirs. Les riches resteront riches et les pauvres pauvres.

Nous autres européens, avons une longue  histoire et savons ce qu il en coûte de faire confiance aux démagogues.

La petite musique du joueur de flûte du conte allemand était bien séduisante et entraînante mais c est la ruine qui était au bout de son sillage magique...La belle avenue était, en vrai, une impasse...

 

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