Bob Dylan and Co

J avoue que avec pas mal de gens j ai été surpris par la nomination de Bob Dylan au Prix Nobel de Littérature; comme le professeur Compagnon que j ai écouté ce matin à la radio, je suis partagé. Est-ce de la littérature? Compagnon nous rappelait que Sully Prudhomme avait obtenu la plus haute des récompenses dans ce domaine. Qui étudie Sully Prudhomme de nos jours? 

Cette attribution insolite a certainement plus d une motivation et j avais eu ce pressentiment confirmé par Compagnon; peut-être pour le Jury de l Académie suédoise était-ce un langage subliminal anti-Trump? Dylan, la star de la protest song (je n oublie pas de ranger à ses côtés la merveilleuse Joan Baez), le révolté permanent, le libertaire anti-establishment, figure de proue de la contre-culture. Bob Dylan, héritier du fonds multiculturel étatsunien, dont cette country si évocatrice de ce grand pays...Bob Dylan que, comme les autres (j en sais quelque chose: mon quart d heure narcissique) l'âge enlaidit avait, jeune une beauté sublime, comme son illustre devancier qu il connaissait bien, Rimbaud...

J ai beaucoup réfléchi à cette attribution, à ses motivations, à ses justifications (on en trouve toujours); in fine malgré tout ce qu a apporté Dylan à la culture populaire des States, je serais avec Pierre Assouline d avis que non la littérature, déjà si diversifiée, si évolutive, si riche, n avait rien à voir avec l apport de Dylan (à la limite pourquoi pas alors Leonard Cohen, lui aussi, un immense poète?).

A la limite pourquoi ne pas créer un Prix de la culture musicale populaire? Cette confusion des genres qui à mon avis dessert et la littérature et la chanson, me gêne..

Sinon toujours ce mal-être chez moi et hélàs je n ai pas le génie créateur du chanteur-parolier que l on vient de couronner pour (en)chanter cette douleur du vivre, même s il m est arrivé de commettre des oeuvrettes par le passé (si inspiration il y avait chez moi, le garnd trouble a tari la source...)

Mon ami spirituel, grâces lui soient rendues, est si avancé par rapport à moi ou à mon moi que je me sens comme me débattant tel un naufragé dans la boue de l existence...

Allez mettons du Dylan, ce que j ai fait hier sur You Tube, mais je supporte à peine la musique dans l état où je suis; comme si elle réactivait la source vive non de la joie d être mais de la peine de vivre...