Tristesse

Tristesse et anxiété mêlées: cocktail qui m est familier et nouveau dimanche triste et nouveau début d été triste; ce n est pas l écoute sur Culture de cette grande dame Jacqueline de Romilly qui m aura consolé; pourtant elle a dit sa passion pour son cher Thucydide, sa Grèce du 5ème siécle, sa garnde passion. Je n ai pas de passion à proprement parler ni d amour (je vis une rupture pour la nième fois) ni d amitié qui me comble et la vie est triste le monde est triste le quartier  l immeuble cette ville sont tristes.

Sentiment parmi d autres qui m est le plus familier; rares dans ma vie auront été les moments de joie...J ai été marqué si tôt par l expérience de la mort; j ai manqué de consolation; quant à l amour il fut stoppé net et de manière absurde; selon Freud, c est l amour vrai que lui portait sa mère qui l a fait devenir Freud, avec son courage malgré les épreuves, l'opposition de ses adversaires nombreux, l hostilité des antisémites, nombreux à Vienne. Il a tenu grâce à  l amour de sa mère puis de sa femme qu il semble avoir vraiment aimée si l on en juge par ses lettres.

Alors que je m achemine vers la fin, plus que jamais, je considère la vie comme une épreuve ou plutôt une plus ou moins longue suite d épreuves, bref l enfer est déjà ici; point n est besoin d imaginer ce royaume des ombres dont parlaient les Anciens. Je me suis réveillé un jour de plus vivant mais à quoi bon vivre sans amour? Cette vie m est une charge et une corvée, alors pourquoi?

Sitôt que je traverse un moment qui me comble, il m est arraché; cela vaut-il le coup de continuer à trainer cette existence sans but, sans projet, sans être qui compte sur vous, tient à vous, vous attend...Me remémorant ce passé (l avenir étant derrière soi) il y a si peu de moments de lumière; le cafard avec toute sa gradation voilà le compagnon le seul; je pense à ces nombreux coups de cafard à Marseille en particulier seul encore et toujours dans le train, à l arrêt, en route vers je ne sais quelle destination, avec un cafard monstre; encore l été dernier à l occasion d un bref séjour à Trouville par grand beau temps; j arrive seul personne pour m accueillir m embrasser alors qu un joyeux comité d accueil attend les autres.

Pourquoi ce destin? Pourquoi métaphysiquement, car je connais par coeur les origines de cette douleur morale tenace?

Le Bouddha redit pourtant que tous les humains sont des diamants; si j en suis un il doit être recouvert de couches épaisses de boue...

Et pourtant comme tout un chacun j aspire à avoir ma part de ce bonheur que je poursuis dans le fond (en creux puisque je me plains de son absence) comme on poursuit la ligne d horizon que l on n atteint jamais...

Comments

[shoshin]

Vous avez une érudition et une façon d'amener le thème que j'admire beaucoup. Il est toujours intéressant de vous lire même si bien entendu on vous voudrait moins triste.



Je connais l'anxiété, étant anxieux chronique généralisé, c'est une vieille amie qui m'accompagne en bien comme en mal je l'invite maintenant et je la console intérieurement parlant sans la juger.



Thich Nhat Hanh disait



"Le plus beau cadeau que l'on peut offrir à l'autre est notre présence"



et vous avez cette présence qui touche l'objectif.