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Choses vues entendues sues
30 juillet 2016

Jeunesse, jeunesse...

Ceux qui ont l amabilité de me suivre sur ce blog savent mon inclination durable et tôt ancrée pour les jeunes; je dois faire une sorte de travail de deuil très pénible ces temps-ci suite à la trahison d un jeune ami auquel je m étais beucoup attaché; d où une demande de séance de psychothérapie supplémentaire hier pour panser les blessures de l âme (j ai déjà les suites d un accident de voiture à assumer; folie de ce temps: la voiture qui a percuté la voiture dont j étais le passager nous a percutés à 80km/ h sur une route de Normandie; mais à quelle époque vivons-nous? (Je rappellerai un mot du prof génial, docteur en sanscrit et chinois et agrégé de philosophie dont j ai eu la chance de suivre l enseignement cette année; enfin de l air des cimes: on ne peut aller plus vite que les évènements).

Alors qui sont ces jeunes? ces jeunes tels que je les vois en 2016: hier justement je recevais un de ces jeunes; je lui disais ma stupéfaction face à l impossibilité d établir un contact durable; voici sa réponse: on est jeunes, on bouge beaucoup et on change parce qu on trouve mieux (sic j aurais du lui demander dur Internet?). Garçon intelligent, branché, cool avec moi, me donnant même des conseils car il étudie la médecine chinoise; il se prostitue, comme beucoup de ses pairs, pour...se payer ses études; encore une fois, soit les mots doivent changer, soit à les utiliser encore, ne surtout pas leur donner la même charge sémantique.

J en ai déjà parlé: banalisation du sexe, banalisation de la violence, banalisation de l autorité; après tout ces jeunes, c est le monde de demain et d aujoud'hui...On change parce qu on trouve mieux; retenez cette phrase...

Elle est sidérante d'autant plus que proférée sur un mode complètement dédramatisé.

Qu'est-ce à dire?

1) un ami ou un amant si on est gay c est un partenaire agréable mais d avance promis à obsolescence (comme si c était déjà inscrit dans la tête et le coeur dès le début d une "realation"

2) le rapport au temps lui aussi radicalement neuf qu il implique; de même que les marketers, redoutables par leur efficacité nouns convainquent que le nouveau, c est mieux, une relation d emblée s inscrira, est condamnée à s inscrire dans le temps court du moment agréable

3) le rapport au plaisir: il est sensé, ce plaisir être plus intense, s il est ponctuel. (je dis "sensé" parce que la facilité même avec laquelle on sexualise  le rapport à l autre finit par devenir une habitude sans goût; on se brosse les dents et cest l orgasme?)

A présent voilà comment je vois les choses de ma position de "vieux" comme ils aiment à me qualifier: je crois que nous sommes confrontés à une mutation anthropologique qui dépasse la classe d âge "jeunes"; nous adultes suivons les jeunes les adulons les admirons; un "vieux" fait de la patinette et un "vieille" porte des  jeans moulants ,suit des cours à l université inter âges, se tire la peau, se colore les cheveux. Temps et mort sont scotomisés...Au fait qu auraient pensé les Grecs?  

De nos jours je suis désolé de le dire (rassurez vous je suis comme les autres mais j essaye d avoir un regard distancié sur ce temps de chamboulement gigantesque) nos comportements sont dictés ( comme "dictature") par les médias (avez-vous observé que les présentateurs et présentatrices de la télé doivent obéir à des canons esthétiques dignes de mannequins?) par  le commerce mondialisé (de Tokyo à Londres, de Pékin à Oslo partout les mêmes jeans les mêmes coiffures les mêmes attitudes, les mêms téléphone sportables sataniques; un peu ennuyeux non?); les jeunes sont les premiers à suivre ces modèles mondialisés sinon risque de reje de la part des pairs-miroirs, marginalisation, sentiment d auto dépréciation pouvant aller jusqu à la haine de soi.

Il faudrait être un héro, avouez,  pour afficher sa singularité! Et les adultes de suivre pour être dans le coup... et les vieux de même ou mieux dans une surenchère qui en dit long sur l anxiété sous-jacente; "faut bien que je puisse parler avec mon petit-fils non?"

Orwell avait prévu le totalitarisme mou dans lequel nous entrons rapidement, de même le sociologue J P Lefebvre à qui je rends un vibrant hommage pour ses vues prophétiques; et les extremistes "musulmans" ,des jeunes aussi pour la plupart: de même c est à un suivisme de mort que l on a à faire sur cette scène de la mort idéalisée (mais niée aussi,; en cel "ils" sont un miroir déformant de notre civilisation qui s effondre à vue.

Que conclure provisoirement?

A mon avis il y a deux plans de compréhension de la planète "jeunes";

1) la jeunesse de ce temps si difficile à comprendre car notre outillage intellectuel lui-même est à revoir présente les traits de la" jeunesse de toujours": la radicalité, la propension à la rébellion,l enthousiasme pour l engagement passionné, l'ambition souvent irréaliste  mais  éphémère et implusive, l adhésion à l'époque (ton fils est d abord le fils de son temps

2) mais aussi elle est la jeunesse de CE temps; elle répugne à l engagement (cherchez les Julien Sorel de notre temps; merci de me signaler si vous avez trouvé, ça m intéresse) et se méfie du sentiment, au profit de la sensation "forte"; elle inscrit ses actes dans le temps très court ("un de perdu, 100 de retrouvés; on va pas pleurer pour ça non?)

Je crois décidément à l impact surpuissant des réseaux sociaux et des nouvelles technologies sur les jeunes au premier chef et nous les "adultes" (il faudrait encore procéder à un travail de redéfintion sur la notion d adultes; ça existe encore?)

Et alors me dira-t-on; vous êtes trop sensibles, trop sentimental; oui sans doute et j en paye le prix fort croyez-moi; voilà pourquoi dépassant mon idiosyncrasie et me positionnnant dans une perspective plus large je suis inquiet:

1) de déni du réel ( notre finitude, notre fragilité, notre inscription dans le temps le vrai pas celui que nous rêvons, en obligation d être heureux, de répression des affects à l uniformisation des êtres, du mimétisme mondialisé à la langue de la com, je suis inquiet pour le devenir de ce qui n est déjà plus notre espèce; je pèse mes mots

2) excusez mon radotage:le siécle des dictatures pourtant (le 20ème) a annoncé le nôtre d autant plus inquiétant qu il se masque sous les oripeaux du paraitre divertissant du pare-être.

Notre aliénation présente est redoutable parce qu on ne la "sent" plus. Nous sommes les esclaves consentants et "heureux" des multinationales et les robots humains qui préfigurent déjà nos futurs "amis" les robots électroniques; nos "amis" étant déjà des robots soit des robots humanisés soit de shumains robotisées réduits à l état de choses.

Franchement est ce  ce monde dont vous voulez, pour vous et vos jeunes, est-ce de ce futurdéjà là que vous souhaitez si toutefois, nous en avons un, de futur.

Avec ce que je vis, dans l'épreuve j en doute et franchement il me donne des frisssons.

J ai très peu d espoir, d espérance, comme disent les chrétiens; encore une fois, vivement la fin de CE monde ou DU monde; j ai pour le coup moins peur des espaces infinis.

A notre jolie petite planète bleue (l est-elle encore?) devenue inhabitable, je préfère  les milliards de corps célestes inhabités.

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