L'ultra-violence

Pour moi un des signes les plus forts du déclin français est cette insoutenable montée de l'ultra-violence (ultra parce qu'on ne se contentne pas de tuer mais en plus on achève l'autre de manière barbare). Mais ce qui m'interroge au delà hélas des origines ethniques de personnes déracinées, devant changer de codes rapidement, ignorant tout des moeurs françaises, animées par de très fortes frustrations, habitées par le mal-être (au fait en matière de mal-être, je m'y connais bien; je le vis ce mal-être depuis des décennies; je ne vais pas tuer pour autant ni agressé) c'est très souvent le très jeune âge des assassins ou mieux, des bouchers. 14, 15, 16 ans, soit mon "public", mes élèves. Il est difficile de reconnaître chez ces apprentis-criminels le profil de mes élèves. C'est là que Bourdieu et les sociologues viennent à mon secours.
Le grand Durkheim en pionnier avait déjà marqué l'impact du lien social; sa magnifique étude sur "le suicide" a démontré l'importance déterminante du lien social (plus fort chez les cathoiques que chez les protestants à l'époque) qui réassure, donne sens, nous fait ressentir combien l'Autre est le Même.
Les adolescents que je cotoie sont issus de mileux privilégiés, en gros, classes moyennes supérieures et de ce fait bénéficient du capital culturel sur lequel Bourdieu a tant insisté. 
Cependant si leur énergie naturelle existe bien,cette énergie est canalisée dans la pratique sportive, les jeux vidéo, les hobbies ou la compétition scolaire...
C'est cela qui les rapproche des tueurs en herbe, cette sève qui monte.
Mais avec le recul du temps j'observe une maturité plus précoce de ces jeunes (à laur âge je ne savais rien de la vie, je pense en matière de sexe surtout).
Merci Internet, merci les sites de rencontre, merci les réseaux sociaux, merci le darknet, merci la pornographie à haute dose à laquelle tout le monde accède sans problème?
Quelle tristesse! Ils savent déjà tout...Que leur restera-t-il à découvrir?
Si l'on en croit Freud nous les humains sommes habités par cette double pulsion: le sexe et l'agressivité qui échangent souvent leur signe.
Mais voilà "les bons rêvent ce que les méchants font".
Pour revenir à cette série noire de meurtres de jeunes par des jeunes (sans précédent dans ma vie) je crois avec Durkheim que notre société ne fait plus société. C'est le règne du chacun pour soi et de la consommation substitut d el'amour impossible.

Locke du coup avait raison: l'Homme livré à lui-même est un loup pour l'homme.
Mais on progresse: l'âge moyen de la criminalité s'abaisse.
C'est pourquoi je serais partisan de la reconnaissance par notre Droit de cette réalité nouvelle: on est "adulte" beaucoup plus tôt.
Et ces paroles lénifiantes des officiles de même que ces descenets de police dans les quartiers chauds (on observera que cette chaleur s'étend comme une lèpre) ne servent à rien.
Hélas comme je l'ai déjà dit avec tristesse, Victor Hugo a eu tort de penser que "ouvrir une école c'est fermer une prison". 
Trop simple! L'école partcipe de la déliquescence de la société française et les riches, eux, peuvent se payer des établissements exigeants et des activités de loisirs.

Quant à l Education Nationale elle est maintenant promise à la démolition, dasn le acdre général de la privatisation progressive des services publics: l'exécutif est un homme du privé qui a les yeux rivés sur les usa.
Elle a déjà commencé ici et là. Mes collègues enseignats ont face à eux dans les banlieues des métropoles des jeunes livrés à eux-mêmes et à leurs démons....