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Choses vues entendues sues
12 juin 2020

Le racisme

Thème malheureusement inépuisable et toujours d'actualité; il sévit très fort en ce moment aux USA contre les Noirs et les Hispaniques, en Inde contre les musulmans, en Chine contre le Ouïgours, au Japon, en Allemagne, en Australie, etc, etc.

Je voudrais m'arrêter sur la controverse à propos du chef-d'oeuvre de Margaret Mitchell, "Autant en emporte le vent" dont deux rééditions viennent de  paraître en France avec une nouvelle traduction de Chiche-Portiche.
J'ai vu deux fois le film qui est d'une très grande beauté.
Où est le problème? Mitchell a raconté une histoire de passion d'un romantisme brûlant sur fond d'esclavage dans une Amérique disparue. En fait cette oeuvre très dense peut se lire à plusieurs niveaux: guerre de Sécession, traitement des Noirs, avec leur parler "petit nègre",récit d'une passion torride (inoubliables Vivien Leigh et Clark Gable), personnage incandescent de Scarlett O'Hara et cet attachement charnel à la terre, alors qu'une époque s'achève.

Curieusement cela me fait penser à "la cerisaie" de Tchékhov, pour moi une des plus grands auteurs de toute la littérature; il y est question aussi de la fin d'une époque et de la montée d'une nouvelle classe sociale dominatrice.
Or, on a voulu interdire le chef-d'oeuvre de Mitchell au nom du racisme soi-diasnt représenté dans ce livre magnifique.
L'historien Marc Bloch disait très justement qu'on ne fait pas l'Histoire en faisant de l'anachronisme. et les arpports entre patrons blancs paternalistes et noirs affectifs mais "primaires" sont très bien mis en scène.
Mitchell décrit ce qui a été; de même Julien Green qui a vécu sa jeunesse aux USA ne dit quasiment rien des Noirs (!) et pourtant c'est un immense écrivain; Louis-Ferdinand Céline, antisémite pathologique reste dans l'histoire de la litétrature française, aux côtés de Marcel Proust, demi-juif.
Curieusement ces deux auteurs dominent le roman du 20ème siècle en France.

Soyons honnêtes: lorsque j'étais en Tunisie nous payions, comme d'autres une misère la femme de ménage tunisienne en tenue de paysanne qui veanit faire le ménage et en était ravie; est-ce que pour autant que ma grand-mère qui l'employait était raciste?
Je vais vous faire un aveu. J'ai pris conscience de mon "racisme" inconscient suite à la lecture d'un ouvrage d'un sociologue français qui m'a profondément marqué; il disait à juste titre que j'étais "raciste" sans le savoir; et tout le monde l'était, européens comme juifs "en toute innocence";
Ce sociologue, des années après l'indépendance, a magistralement exposé que les tunisiens, et surtout le peuple (l'élite tunisienne fréquentant le Lycée Carnot, elle était complètement "assimilée"), on ne le "voyait" pas, tels des ombres.
Je ne pense pas que nous étions racistes ou alors tout le monde l'était à l'exception d'une frange d'une certaine bourgeoisie juive, riche et cultivée, de tendance communiste ou socialisante, très engagée en faveur de l'indépendance et ce, très tôt. On peut retrouver ce phénomène en Algérie avec une partie des européens dits "libéraux" tels le maire d'Alger à l'époque de la guerre. 
J'admire ces rares personnes car au moment de l'indépendance elles n'ont nullement été récompensées et ont du fuir ce pays.
A ce propos, l'historien Bensoussan a pu dire que les Juifs ont disparu de nombre de pays arabes alors même que ces mêmes Juifs étaient là bien avnt les invasions arabes.

On n'a pas fini de parler du racisme... 

Comme djà dit, qui ne l'est pas, raciste? on est toujours le raciste d'un autre...

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