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Choses vues entendues sues
3 juin 2020

Anxiété personnelle, anxiété collective

De nouveau, ce matin, cette anxiété diffuse sans motif discernable et malgré le comprimé (mais plus de somnifère depuis plusieurs jours, petite victoire). 
Je m'interroge ce matin sur cette période où nous sommes constamment soumis au double bind; d'un part, la vie sociale semble se réveiller: cafés de nouveau ouverts, magasins plus nombreux à proposer leurs articles souvent bradés, plus de monde; et d'autre part, le tocsin quotidien: le virus est toujours là, protégez-vous, etc

Comment ne pas avoir le tournis? comment raison garder? Je me suis rendu chez la psy hier matin; moins sinistre que la fois dernière mais chez elle aussi un double discours: ce virus est violent puisqu'il peut atteindre TOUS les organes (c'est clair?) mais elle me donne confiance car, me dit-elle, je suis prudent. Espérons...
Mais comment savoir? Hier au square St Lambert, du monde, beaucoup de monde et je fais de mon mieux pour ne pas trop approcher les gens mais ce virus est "pervers" avec cette histoire de "porteurs sains". Alors?

Je ne sais pas; certes les macabres statistiques semblent ralentir mais les décès sont toujours là...

Mais le thème c'était mon anxiété baignant dans l'anxiété collective. On sait que le nombre de suicides diminue en cas de guerre et que les dépressifs se trouvent améliorés dans ce cas.
Paradoxe apparent: la dépression naît du décalage entre mon vécu et celui des autres mais pas que... Ce serait trop simple.
De même pour cette anxiété qui colle à moi; j'ai observé que en cette période difficile, pénible, bourrée de défis pour une personne seule (le quotidien est semé d'embûches; un seul exemple: je n'ai plus de cartouches; comment en acquérir; le Monoprix ne propose plus de cartouches et sur Internet, plus de cartouches noir, etc) était - relativement - supportable; mon anxiété a changé de visage et le confinement (pour moi, le déconfinement ne fait que déplacer le curseur, on est dans le "comme si") m'apparaît comme une manière d'entretenir un système de protection.
Mais ce matin  , je me répétais ce qu'enseigne constamment Midal: la vie, c'est une course d'obstacles. 
Toujours, constamment, quels que soit l'âge, l'état, la condition.
Je terminerai par un simple exemple; je devais introduire, seul comme toujours, ma couette dans sa housse (la seule que je possède, l'autre étant déchirée; eh oui tout s'use): çà n'a l'air de rien; j'ai été épuisé dans une sorte de lutte; clairement j'ai moins d'énergie. Et j'ai pensé aux soignants dans les premiers temps de la pandémie: démunis, désemparés, impréparés, manquant de tout et cette pensée m'a aidé; après tout certes je suis eul mais j'ai encore à peu près toute ma tête (petits oublis). 
Et après un assez long combat, victoire!

La couette est "habillée".

Hier matin, je discutais avec "mon chauffeur" de vtc, le philippin, membre de la loge qui m'amène chez la psy et m'en ramène tous les mardis; comme à tous les étrangers je demande ce qu'il en est chez lui.
Il m'a fait une réponse terrible: les gens sont tellement pauvres que la mort pour eux n'a rien de dramatique; iels l'acceptent comme quelque chose de "naturel" (une délivrance).
Lui est diplômé d'économie, ancien membre de la sécurité à l'ambassade des Etats-Unis à Paris.
Les inégalités sont explosives dans ce pays aux 7000 îles. Le régime est très dur pour ces pauvres gens.
Notre monde est furieusement inégalitaire et je ne dois pas oublier que je fais partie des privilégiés à échelle mondiale... malgré tout.


Alors l'anxiété de Monsieur, bah, c'est "misère de grand seigneur" comme me répétait un ami que je ne vois plus, hélas!

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