Tout çà pour çà!

Je ne sais pas ce qui demeurera du projet initial de cette fameuse et coûteuse réforme du système des retraites mais le pouvoir semble reculer sur nombre de points.

Cette lenteur des "négociations", cette imprécision des choix, ces reculades et avancées donnent une impression de flou qui n'est pas artistique mais pénible, douloureux et signe une impression d'amateurisme indigne.

Mais d'un autre côté, je ne vois pas très bien comment tout cela évoluera vu la colère des syndicats qui se sentent floués; la CGT et les autres ont leur propre crédibilité à jouer. En France, par rapport à l'Allemagne, par exemple, a un syndicalisme très faible et ce n'est pas bon du point de vue démocratique.

D'autres journées d'action sont encore prévues, et la souffrance des usagers des transports à Paris surtout, va continuer. Je suis impressionné par le calme de la population qui consent à de lourds sacrifices sans doute parce qu'elle sent que les générations à venir, leurs enfants et petits-enfants vont prendre non l'ascenseur social comme jusqu'ici mais se laisser glisser sur un toboggan. Fin d'une époque.

Il est dur de garder le moral dans une société gangrenée par le pouvoir...de l'Argent et d'un Argent pas toujours très "propre" (hier un économiste nous disait que des bulles financières risquaient d'éclater avec cette fois des dégâts considérables; pensons au triste sort de la petite Grèce)

A mon avis, reculade ou pas, pourrissement ou pas, c'est bien le triomphe du "néo-libéralisme" qui est au premier plan, au delà des effets de manche, à savoir la victoire des grands groupes privés transfrontières, ainsi d'Amazon qui étend son empire sans discontinuer (jusqu'où iront-ils? Il y a encore les planètes du système solaire à conquérir.)

De plus en plus, l'économie de la finance, non gagée sur l'activité réelle gagne du terrain. Curieuse coïncidence: au moment où des milliers de familles en France mangent des pâtes pour économiser des sous, le prix du foncier flambe à Paris et les actionnaires engrangent des bénéfices record.

Qui sont ces actionnaires? Les fonds de pension étrangers le plus souvent, les fonds souverains, quelques boursicoteurs locaux; la France perd à ce jeu; point n'est besoin de préciser où se trouvent les gagnants de ce Monopoly planétaire et les perdants.

Pour qui roule ce gouvernement?

Il n'est pas besoin de sortir de Sciences Po pour comprendre...

Plus que jamais on danse sur un volcan...mal éteint.