Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Choses vues entendues sues
22 décembre 2019

C'est l'hiver...

Je commencerai par une non-nouvelle: le chef de "l'Etat-entreprise", la France, renonce à sa retraite.

Passons et vite!

C'est le premier jour de l'hiver qui est (aussi) un non-hiver; je dirais que c'est l'hiver des âmes et celui de notre planète qu'on assassine de minute en minute dans l'indifférence générale.


Mais j'aimerais m'arrêter un instant (après tout c'est bientôt Noël, si triste ici, et il y a de quoi...) sur ces mots du grand écrivain danois, Andersen, qui a écrit pour nous ses merveilleux et souvent tristes contes; il est fêté au Danemark et outre sa maison natale, on peut visiter de petites maisons, chacune dédiée à un de ses contes; il me souvient du magnifique ouvrage, trop lourd pour moi, avec des illustrations féériques et parfois inquiétantes, qui a bercé mon enfance et peiné aussi; je pense à cette pauvre petite fille grelottant, la marchande d'allumettes sans client qui se fabriquait de beaux rêves à chaque craquement d'allumette; pauvre enfant! Et quelle humanité chez le grand danois!

Mais allez, faisons semblant d'être optimiste puisque on fêtera la Nativité sous peu. Justement Hans Christian nous y aidera, lui que ses compatriotes n'aimaient pas trop le trouvant trop vaniteux(?): "Ma vie est une beau conte de fées, riche et heureux".
Tant mieux pour lui!

Mais je dois à la vérité de dire que, moi aussi je me suis "payé" un Noël anticipé en me rendant dans le fameux "Café du Commerce": chinchard à la plancha, fondue aux champignons, gratinée au Beaufort AOP, chips de patates douces, arrosé de vin de Cahors, baba au rhum pour finir.
Plat original mais le poisson n'était pas assez cuit et - timidité oblige - je n'ai pas osé demander qu'on recuise le poisson; mais quel dessert, garnds dieux! Baba au rhum avec rhum à volonté ou presque, Chantilly exceptionnelle de finesse, plus raisins secs baignant dans ce que je pense être du rhum, de qualité.
Et mon imagination s'est envolée aidée par l'alcool et un peu comme la petite marchande d'allumettes: longs regards sur l'atrium, les deux mezzanines, les plantes vertes, les affiches anciennes, les serveurs et serveuses en long tablier blanc, le monde; j'observai un jeune couple en face de moi: le jeune homme, le cheveux tirés en arrière, un futur "vieux beau" (il se mirait à plusieurs reprises dans la glace pour s'assurer de la tenue de sa coupe) et sa compagne qui semblait surgir d'un roman de Balzac: un peu laide mais les cheveux tirés aussi avec une sorte de chignon et de boucles sur le front...

A mes côtés un couple entre deux âges, que je pense assez riche, sans doute à l'aise dans les mondanités; j'étais parti, ailleurs, loin, loin...

Ah des familles de sept-huit personnes (des provincaiux?), toutes générations confondues, deux vieilles lesbiennes (je pensais qu'elles avaient vieilli ensemble; elles semblaient être bien ensemble).


Mais, me suis-je dit: c est un peu Noël pour toi aussi; et hop! vers "mon" bouquiniste"du quartier; ile était là; je suis comme ivre dans une librairie et a fortiori après ce repas (trop) arrosé.

Que de merveilles! J'ai failli emporter un superbe Coran, édition rare numérotée mais je n'ai pas apprécié le traducteur. En revanche, j'ai retrouvé un Pléiade que je "visais" depuis longtemps; toujours là "Histoire de la Science" que j'ai vite commencé à dévorer (ce ne sera guère que le 5ème livres sur ce sujet qui me passionne; la science est ce dont les humains peuvent s'enorgueillir malgré ses dérives plus fortes à mesure qu'elle acquiert de la puissance (à propos Heidegger n'aimait pas la technique ni la science à cause de la déshumanisation consécutive; c est très très grossier par rapport à une pensée très subtile que je suis en train de creuser).
Mais je suis tombé plus d'une fois en arrêt dans cette boutique devant les soldats de plomb qui ont fait la joie de mon enfance et j'ai fait l'acquisition d'un chevalier du Moyen Age, époque d'une extraordinaire richesse pour la Chrétienté, en France notamment. Tout cela me fait rêver...Notons que Heidegger dont l'oeuvre est gigantesque a beaucoup lu les théologiens du Moyen Age européen, Scot Erigène notamment...

La matin, en avant-programme visionné une vidéo-conférence du "petit génie" de l'équipe de Midal, Alexis Lavis, sanscritiste, sinologue, agrégé de philosophie et Docteur d'Etat; il nous entretenait de sa thèse sur "l'éveil" en décortiquant avec minutie le sens des mots d'un ouvrage-clé de Shantideva, grand penseur indien. Il ressort de son exposé infiniment subtil que l'éveil n'est pas un état mais un mouvement et la méditation une aventure et une ouverture sur la réalité de notre être. Lavis, actuellement professeur à l'Université de Pékin et marié à une chinoise, est revenu sur la notion de "dessaoulemnt" que serait l'éveil. En d'autres termes, loin des pouvoirs miraculeux des ascètes de l'Inde, la notion d'éveil la Boddhi réfère à une sorte de basculemnt vers la lucidité première: on regarde le monde comme il est. Simple comme un vol d'oiseaux dans le ciel du matin. 

Je me sens si grossier, si limité, si pauvre à côté de ces êtres (mais je me console en pensant ce que dit le même Alexis: il reconnaît que telle page de Lévinas lui donne du fil à retordre! Ok mais à chacun son niveau de difficulté: Einstein "ruminait" des jours et des jours telel énigme de l'Univers. Les "eurêkas" ne doivent pas être si fréquents! 

Mais si l'on suit Midal, on est ce qu'on est et tout le monde participe, depuis sa place, aussi humble soit-elle, à la marche de l'univers.

Acceptons-en l'augure; alors me que je me plaignais (pour la nième fois) de ma grande souffrance à propos de mes limtes de compréhension (j'y pense: j'ai eu pendant longtemps ce fantasme: je pensais être un débile mental, suite à la typhoïde; j'ai lu quelque part que la typhoïde pouvait avoir ces effets) à la thérapeute, elle me fit remarquer avec la modestie qui la caractérise qu'elle, la brillante élève (Grec, Latin, Allemand, Maths puis 12 ans d'études médicales plus lauréate) en Math Elem a compris qu'elle avait ses limites; elle a ajouté que le don des maths a à voir avec la structure et le fonctionnement du cerveau; elle s'est gardé d'émettre un jugement sur mon propre cerveau.
Mais a-t-elle ajouté, les "surdoués" ont une contrepartie; ils ne vont pas bien par ailleurs (cf les autistes savants; cf Einstein lui-même avec ses conflits familiaux et son enfant schizophrène).
Je reviendrai sur ce douloureux problème de mes limites.
En attendant essayons de retrouver la candeur de notre enfance, cette pureté qui me fait rechercher à tort ou à raison la compagnie des jeunes qui me désertent actuellement.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Choses vues entendues sues
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 20 255
Publicité