Cours ...vertigineux

Loin des soucis qui m'assaillent et me font souvent désirer la fin de cette vie de luttes et de déceptions, la votre peut-être aussi, je me suis rendu aux aurores au cours de Lavis de l Ecole Occidentale de Méditation, soit trois heures consacrées à définir une seule notion, celle de Boddhicitta, soit la "conscience d'éveil".
Peu de monde, quelques visages connus (çà me fait du bien), un conférencier mal en point car relevant d une mauvaise grippe. Mais ledit conférencier à l'éruditions hors du commun s'est vite pris au jeu de son travail d analyse de la notion en se fondant sur plusieurs langues pour conclure que cette notion était décidément impossible à cerner.

Mais le public a eu droit en attendant la fin en suspens à un vertigineux voyage, celui du méditant qui vise l éveil; et justement qu est-ce que cet éveil?

Et là d entrer dans les arcanes de la doctrine: en gros plusieurs étapes balisent le parcours et on accède si tout se passe correctement à un bouleversement ontologique de notre moi (qui "disparaît") et du monde qui reste mais change à la fois. La fameuse logique du ni-ni.

Le jugement suspendu, le monde et le sujet ne font qu un et le douloueux divorce cartésien conscience-monde est dépassé.

Je ne fais qu un avec le monde car le moi, le petit moi qui fait barrière apparaît davantage comme un artéfact ce que pressentait déjà Lacan.

Au stade suprême il n y a plus rien ni Moi ni Monde.

Vertige de ce "néant" à quoi on a à tort assimilé le bouddhisme en le mécomprenant.

Les mots son trompeurs puisque à la béatitude succède ultimement l ataraxie et la paix.

Mais en attendant cette paix (mais qui l a atteint en dehors des maîtres spirituels?) la passion d apprendr et d essayer de comprendre était au rendez-vous, loin de la grisaille et de la tristesse qui sont le fond de ma vie actuelle.

Je fais le lien avec le film moyen consacré à Stephen Hawking que j ai visionné récemment.

Il y a la science avancée avec les notions de début du tempes et de l espace et la métaphysique avec ce "retournement "comme un gant de notre humaine condition.

L approche scientifique étant objectivante mais abordant des thèmes qui dépassent l entendement et l'approche "spirituelle" étant englobante et subjective.
Dans les deux cas le même vertige face au temps, à l'espace, à la vie, à la mort, au réel.

La raison vacille et l imagination s embrase. 

Et cela déstabilise certes mais on sent bien que la niche que nous occupons un bref instant en cette vie vole en éclats; nous nous contentons pour avoir la paix de cette niche.

Mais en contrepartie, l insondable mystère des choses s aplatit dans un quotidien sécurisant.