Une journée banale (?)

La vie à Paris et en région parisienne devient une source de stress incroyable, entre la foule compacte (j'en suis à mal supporter l'espace réduit auquel je suis contraint dans la rue, au café, dans les bus), les agressions sonores, la dictature des horaires, la météo très incertaine et aux changements brutaux, la mauvaise humeur proverbiale des gens... 

Hier je devais me rendre, après longtemps pour moi, chez notre mère dans sa banlieue; mais à cause de l'épidémie de grippe, l'entrée de la maison de retraite nous fut interdite et le personnel portait des masques. Un coup pour rien; au retour la presse dans un bus bondé et avec une population excédée. J'apprécie les "merci" et "pardon" qui ressemblent par leur musique à "va te faire voir!". Le climat général est mauvais et s'alimente à diverses sources, locale (le commerce va mal, les emplois précaires si emploi, les prix des denrées élevé), nationale avec des élections primaires manquées dans les deux partis principau et le scandale obscéne Fillon, internationale avec un irresponsable à la tête de la première puissance mondiale...

Je devais me rendre à un cours dans le 14me; du coup, il était trop tôt aussi j invitais mon frère dans un café puis j attendais mon bus et là alors que l'aiguille tournait le bus que je devais prendre était en vue mais bloqué pendant 10 bonnes minutes à un carrefour. Pas d'agent bien entendu (sont-ils tous affectés à l'opération Sentinelles anti-attentats?)

En fait l'efficacité de cette militarisation est critiquée; hier un égyptien a attaqué tranquillement un militaire du côté du Louvre. Actuellement n'importe qui venant du Moyen Orient ou même de la péninsule arabique peut s'acheter une arme, louer un bel  appartement, échanger quelques sms et s'approcher sans difficulté de n'importe qui...Rappelons qu en Israël c est ça la vie depuis 1948...

Voilà la vie à Paris en ce moment; mon frère me faisait remarquer à juste titre que rien ne dit qu en province ce soit mieux. Les relations humaines se sont fortement dégradées ici et là et il n'y a plus de grands récits (Lyotard) qui tiennent la société et l'inscrivent dans un monde commun; la palabre faite de petits riens qui font le tout de la vie a disparu avec les lavoirs puis les bistros puis les squares  anciennement conviviaux.

Le stress, c est ce qui réunit les gens non pour les faire échanger, non, mais pour leur donner des motifs pour se taper dessus...

On distingue le bon et le mauvais stress; comme il y a le bon et le mauvais choléstérol. 

Je ne suis pas convaincu que le stress permanent de ce temps en outre soit le bon,de plus accusé par les informations anxiogènes déversées à longueur de temps par les média, les pouvoirs publics, les transports en commun; elles transformeraient un maître en sérénité en hystérique prêt à en découdre.

Un seul exemple: vous prenez le train pour aller sur un lieu de "détente": avant que le train s'ébranle, vous avez droit à au moins trois consignes de sécurité avant que, enfin, on vous souhaite "bon voyage". A ce jeu-là autant rester chez soi...