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Choses vues entendues sues
18 décembre 2016

La consolation de la littérature

Je lis moins que jadis (fatigue visuelle ou manque de concentration) mais la lecture reste encore un moyen exceptionnel parmi toutes les possibilités actuelles de me restaurer (oui ce mot s est imposé à moi parmi bien d'autres). restaurer au sens de me nourrir et au sens de me régénérer, de me dynamiser, de me grandir, de m'ouvrir.

Bien sûr, il y a lecture et lecture...On peut aussi bien parcourir des annuaires c est utile..

J ai déjà dit que certains "grands" livres m'ont aidé plus que des êtres humains, en particulier dans les situations de rupture relationnelle, mais pas seulement.


Les oeuvres de Thomas Mann, Gogol, Musil, Green, Novalis, Proust, Italo Svevo, Moravia, Buzzatti, de tant d'autres, ces dernières années et, dans mon enfance puis mon adolescence, celles d Hector Malot, de la Comtesse de Ségur, puis de Jules Verne et de Balzac, Flaubert, Victor Hugo...


Chaque époque de ma vie j'ai trouvé des amis, chez ces immenses écrivains. ils m'ont tendu la main dans des moments critiques ou ont affiné la connaissance de mon être, même à mon insu. Je repense, à titre d'exemple, à cette petite nouvelle de Musil (je porte au pinacle cet auteur) sur la mort d'une mouche: la description minutieuse de cette mouche luttant contre la mort est un morceau d'anthologie émouvant et riche par les sensations et réflexions qu'elle impulse.

Je ne peux m'empêcher de comparer avec l'échange interpersonnel, souvent plus malaisé, limite conflictuel, aléatoire.

Le livre, lui, est à notre disposition; point de rendez-vous à prendre ni de contraintes à s' imposer. Il est là, accueillant, disponible, au moment choisi et à l endroit voulu et nous ouvre à tout un univers. Les mots, loin de s'interposer entre nous et le Réel, sont un pont jeté entre nous et lui, qui, à travers la sensibilté d un grand auteur, sa lucidité, son courage et son intelligence nous rendent plus ouverts à l'énigme humaine. Il me semble qu'un scientifique ou un mathématicien, par des voies différentes, pourraient aussi éprouver cette mobilisation "heureuse" de tout leur être. Un ami mathématicien et philosophe me disait que se livrer à la logique ou à la résolution d'un problème lui apportait une grande paix. Il me précisait que le mathématicien n a besoin que de papier et de crayon.

C est un peu cela que j éprouve en lisant, une tranquillité féconde; je vis une sorte de paradoxe par la magie de la lecture. Je m' enferme dans un tête-à-tête avec l'auteur, en apparence, mais dans la réalité l'abri q' il m'offre, loin de m introvertir, est un cadeau somptueux. Il me fait naître à moi-même et me révèle et me réveille.

On voit de moins en moins de lecteurs de nos jours et les images remplacent peu à peu les "lettres". C'est bien dommage...L'image nous captive et nous impacte certes mais à quel niveau? 

Une image s'impose alors qu' un livre propose en nous respectant.


Lire un grard auteur nous rend plus vrais et plus libres.

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