Le rêve

"Dormir, rêver peut-être" (Shakespeare)

De rêve il était question à propos d un récent ouvrage du psychologue- anthropologue Tobie Nathan à la radio; pour lui, instruit par l' étude des différentes cultures, le rêve serait proactif; chez Freud, a contrario, le rêve reproduit d' une manière métaphorique, les strates de notre passé. La thèse, plus "scientifique" selon laquelle la période de sommeil voué aux rêves nous aiderait à consolider nos connaissances serait à réviser.

Je me permets de donner ma "vision" des choses, étant plutôt un "bon rêveur" et notant mes rêves (pas tous bien sûr) depuis une cinquantaine d années. 

Voici ce que je puis en dire: les rêves m aident à apprivoiser les traumas, vécus ou non; ainsi certains thèmes traumatiques sont réapparus souvent: "je suis poursuivi par les nazis et parviens à leur échapper" avec diverses varaiantes.

En général, je suis mieux d avoir rêvé (ou plutôt de me souvenir de ceux-ci); c est signe que j ai bien dormi; les rêves à thématique sexuelle sont peu nombreux; ceux remaquables pour leur valeur esthétique sont très rares (j ai fait, sauf erreur, une seul rêve très coloré; magnifiques nuances de rose velouté); autre problème: le son dans les rêves; pour moi qui ai appris le piano et le chant, tous mes rêves sont silencieux et je me suis posé la question; comment communique-t-on alors? Je crois (mystère dans le mystère) que nous communiquons sous forme de langage télépathique. C est très curieux mais c est ainsi...

Bizarrerie dans les rêves: peu de bizarreries au sens fort; tout récemment j ai rêvé d un jeune être androgyne vrai avec caractères sexuels secondaires male et femelle...Il se trouve quand j en ai connu un dans la réalité...

Sinon sur un plan plus technique et pragmatique (je rappelle que j ai une très longue expérience d analysant avec n praticiens) je pense que le rêve est traité comme un "os" à se saisir pour le travailler; selon l' orhodoxie freudienne, le jeu des associations du rêveur donne une sorte de fil d Ariane et en toute logique devrait conduire, par une certaine unité, à l '"ombilic" de la problématique du patient.

Le thérapeute fait alors la synthèse de ce que j ai dit (associé) et de ce qu il sait de moi. Le rêve n est pas surtout un texte à déchiffer et à défricher, mais un stimulus, un jeu, un prétexte à libérer sa parole gelée par les conventions, les habitudes, les représentations figées de soi et du monde, à échanger sur un autre registre avec son psy.

Le rêve c est "l état sauvage" en nous (Georges Conchon) l état d enfance, l état de créateur  privé, avant le langage, avant la pensée, c est la permission que nous nous accordons de devenir autre et en devenant autre d aborder la face non-apprivoisée, non-apprivoisable de notre être, de desserrer l epace de quelques secondes l étau du social.

Penser sans les mots, penser en images (il y aurait bien entendu beuacoup à dire sur le statut d el image écrasant dans nos sociétés (au fait que deviendraient les rêves à la longue si l image imposait son monopole sur le discours? Peut-être que rêverions-nous en mots?), penser avant la pensée.