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Choses vues entendues sues
29 août 2016

Le monde comme il va (comme il ne va pas bien du tout)

Encore un dimanche de cafard monstre; j ai pris sur moi pour sortir et respirer un peu; ce petit square à cinq minutes de chez moi me donne la possibilité de marcher un peu, de regarder la nature (enfin la nature si on veut; mais la nature quand même).

Une ville de plus en plus polluée, une dont le bâti est un des plus denses au monde parait-il, une ville des solitudes juxtaposées.

C est frappant: autant de bancs, autant de personnes seules. Drôle de société où l évitement de l' autre devient la norme, pas seulement chez les jeunes, rivés au smartphone ou plutôt adonnés au smartphone comme on se shoote ( je suis comme les autres, autant aliéné, mais j en suis un peu conscient); je suis frappé en cette tragique période de l Histoire humaine par la disparition progressive du sourire; dans les vieux films ayant pour décor Paris les passants munis de partitions chantaient en choeur.

Il n ya plus rien de tel: ni chanson (on a  de la musique en conserve, partout donc nulle part: vous vous attablez à une terrasse et vos oerilles sont cassées par le bruit euh pardon la musique) ni groupe en fusion (Sartre parlait de sérialité pour les personnes faisant la queue: l exact opposé du groupe en communion des chanteurs d antan) ni joie de célébrer la vie. La pulsion de mort règne en maître. Je ne dis pas ça pour faire chic ou métaphoriqement. La solitude qui m étreint, c est celle de tout le monde: scène typique de ce temps béni: dans un couple moderne on ne se parle pas, on ne se voit pas, on parle chacun à son smartphone chéri, adulé, adoré.

Au fou! Au fou!

Une enquête a été effectuée aux usa: les jeunes évitent les autres et -beaucoup plus grave- à l heure de la "création" du mot empathie, les gens, pas seulement les jeunes, je peux en témoigner, les gens s évitent, se vident, s évident. Excusez ce (sinistre) rapprochement: je pense qu il y a un lien entre les nouvelles formes de criminalité (on parle de loup solitaire) et les modes nouveaux de désocialisation.
Je pense que la structuration freudienne classique (moi ça surmoi) exige une révision déchirante: il n y a plus de moi, interface sur moi-ça, mais un moi-poussière artificialisé (comme la nature) et réduit à l état d image renvoyé aux autres, eux-mêmes artefacts, que l on jette en pâture, que l on reconstruit sans cesse, aux ordres des puissantes multinationales étatsuniennes qui dictent nos "comportements" (avec le "sourire" svp). "Dictature d autabt plus efficace qu elle est insidieuse, d autant plus violente qu elle se pare des orpeux de ces stupides selfies.

De la vidange du Moi à la néantisation de l autre, d abord dans la tête et après, en vrai (les monstres surgis de nulle part: Nice, St etienne du Rouvray, Oslo...) il n y a qu un pas. Ne cherchez pas de sentiment chez ceux-là; il n y en a plus car on est au delà ou en deçà de la haine


"Métropolis" de Fritz Lang est une aimable comédie à la viennoise, à côté de ce que nous "vivons" dans ce ce paradis de la surconsommation qui pour moi (pour vous?) est l enfer.

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