Peut-on (encore) changer sa vie?
J écoutais avec intérêt ce matin ce grand homme de théâtre, Jean-Claude Carrière, nous entretenir de son dernier ouvrage "Croyance" et de sa position d'incroyant ouver, pour qui la religion est partie intégrante de l homme.
Par ailleurs j' apprends par mail le décès à 94 ans du Président retraité du Cercle Wagner auquel j adhère depuis une vingtaine d années (j ai découvert ce compositeur dans mon adolescence; ce fut un choc esthétique, comme on en a très rarement dans une vie).
Du coup, je me suis interrogé sur le marasme persistant que je traverse, sur la brièveté de la vie, sur la rapidité avec lequel le temps passe et sur ce que j ai fait de ce temps; j ai envie de dire: "pas grand chose".
Certes tout est relatif; comme tout un chacun, j ai "fait" des choses, mais globalement je suis insatisfait car le Temps ne vous attend pas lui...
D où cette interrogation alors qu un nouveau dimanche, dans la tristesse et la solitude plus la grisaille, commence pour moi; est-ce que, alors que je ne suis plus très jeune, je peux encore changer ma vie; cela peut paraître presque grotesque avec mes dons limités et en cet âge où s amorce le déclin, mais je me pose "follement" cette question, comme acculé par le temps; du reste, cette question, je me la suis formulée depuis longtemps; et je ne l ai pas résolue vraiment, soit que les circonstances, les rencontres, les déterminismes n aient pas été présents, soit que mes ressources soient limitées, soit que je n aie ni le vouloir ni l'objet de ce vouloir, soit que je me sois contenté de vivre par procuration, d où mon culte peut-être suranné des "grands hommes" (et "grandes femmes") d'où ce besoin d admirer, d'où ce goût qui ne m'a jamais quitté pour le genre biographique...
Mais je sens bien aussi que derrière cette question, il y a ce sentiment permanent d'insatisfaction, curieusement mêlé chez moi à une sorte d inertie somme toute "confortable"; là s installe un cercle vicieux: je ne veux pas parce que je ne peux pas et réciproquement. Et aussi en toile de fond, en bruit de fond, je me le demande, une dépression larvée, ma seule compagne au total: le déprimé ne peut pas, ne veut pas et ne croit pas.
Retour au point de départ de ce petit billet, cet ouvrage de ce grand créatif, J.C. Carrière...sur "Croyance", ce besoin de croire en Dieu, en une doctrine, en les hommes, en soi-même...
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