Tristesse

Je donne de nouveau ce titre de "tristesse"; que faire d'autre en cette période si sombre et au plan individuel (un ami qui ne donne plus de ses nouvelles, une mère Alzheimer, un frère que je rencontre tous les 15 jours comme résidu ultime de la "famille", les ravages deu vieillissement auquel rien ne vous préparen, l'anxiété permanente, la solitude obligée et au plan collectif; à présent le deuil collectif suite à la barabarie qui a ensanglanté une ville où je vis de moins en moins bien...

J'ai beaucoup aimé cette ville jadis, étant enfant puis adolescent: excitation, exaltation, euphorie mais j'y ai vécu tant de déchirements, de ruptures, de drames que, maintenant sont associés à cette ville des souvenirs difficiles et, surtout, des habitants égoïstes et durs, à quelques exceptions près...
A nouveau que faire avec ma rage, mon impuissance, ma sourde mélancolie que bien peu de choses ne parviennent à consoler...
Hier pourtant, petite promenade au square st lambert et contact avec la nature automnale; un effet d'apaisement, un sentiment de beauté, une image de deuil aussi mais comme assourdi, la nature symbolisant et le passage du temps (et du mal et hélas du bien) et la promesse du renouveau; cel me fait penser au poète Charles d'Orléans, personnifiant la nature ("la nature, en secret, prépare le printemps") avec un sens de l'enfance d'une grande tendresse.
Il y a longtemps, de ce siècle noir, qu'a vécu C.d'Orléans, mais comme ces paroles restent fraiches et jeunes...