La vieillesse, la mort, la famille, la difficulté de vivre

Hier visite rituelle à ma pauvre mère; appréhension avant, déception, colère, tristesse pendant (nous ayant vus elle fait son geste de rejet plus net que jamais; à côté de ce vieillard "odieux" dont j ai déjà parlé); ambiance sinistre malgré le beau temps, presque printanier (à déboussoler en cette saison); peu de pensionnaires; des gens dorment, d'autres crient, d'autres sont "là" (sont? là?)...
Du coup mon frère et moi nous sommes installés loin de ma mère qui a depuis la dernière visite a un mouvement irrépressible de mâchonnement (?);discussion (trop) passionnée sur la famille (ou ce qu il en reste: me suis plaint de mon abandon par ma belle-soeur et surtout ma nièce; mon frère m a fait comprendre que j'étais égocentrique et fait observer que de tous côtés divorces conflits séparations se multiplient (j ai cru comprendre que son sort à lui n est guère mieux).
Il a eu raison de me signifier que la rupture complèten défintive , irréversible de certaines personnes est liée quelque part à l'acceptation de la mort (rupture elle totale complète irrévocable); rudes chocs pour moi ce jour; je suis trop sensible et la vie ne ménage pas les personnes sensibles; j ai du mal à comprendre ces ruptures alors que je n ai rien fait de mal...

Je crois que l intuition de mon frère est vraie, dure à entendre mais juste; au sujet de la peur de la mort (qui est partagée par tous) il a cité Spinoza disant que si on craint la mort c est y est attaché (si j ai bien compris); il a répété que la solitude est présente même si on est avec qulequ'un; il m a répété que lui-même a été victime de fortes douleurs dans la région du coeur et la présence des "êtres chers" est inutile voire aggravante...

Je suis rentré de l EPAD avec un puissant cafard, une impression encore plus grande de solitude, un désespoir, une impression de gouffre sans fond; l'enfer est ici, sur terre, pas ailleurs, pas ailleurs...