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Choses vues entendues sues
24 janvier 2021

La violence extraordinaire

Mais à quelle époque vivons-nous? Entre la délation instituée comme norme, l'espionnage constant sur et par les réseaux sociaux, l'enfermement de tous et de chacun, la Catastrophe écologique, le terrorisme islamiste et la destructivité du Covid, on avait déjà "l'embarras du choix"; or voilà que s'installe peu à peu la violence de mort.
Je me sens encore plus déstabilisé car d'une part le jeune Youri a été agressé  sauvagement dans mon arrt, le 15ème plutôt calme (mais d'après la Mairie en fait l'insécurité a augmenté dans certains quartiers du plus peuplé des arrts) et d'autre part, j'angoisse car si je souhaite poursuivre certains cours il me faudra braver le couvre-feu.
Les barbares n'ont pas de sentiment; un vieillard, c'est une proie facile.
Comme le disait un policier hier il n'y a plus de zone préservée en France; j'ajouterai, et pour cause: où sont les rondes de police d'antan? Je ne vois rien pour nous secourir face à ces bandes organisées qui sément la terreur.

A ce propos, je ne ressens plus le même "attrait" pour les beaux quartiers. Hier dans le beau Neuilly, j'ai une sensation nouvelle, celle d'étouffer; trop beau, trop propre, trop mort et triste par ce samedi froid et humide.
Quant aux parents de l'adolescent dont j'ai la charge, le formalisme et l'obséquiosité que j'y rencontre deviennent pesants.

Dès le prmier cours la mère me demande mon manteau pour le mettre au vestiaire; même cirque hier malgré ma suggestion de poser ce manteau sur le dossier d'une chaise. J'ai l'impression de transporter chez eux, dans leur immense logement, je ne sais quels miasmes du dehors.
Et en plus, j'ai le "bonheur" d'avoir sur le dos et le père et la mère. Et cerise sur le gâteau (en plus du fait que le salon où je fais cours a ses portes ouvertes d'où possibilité de "flicage" ) voilà que la mère un quart d'heure avant la fin du cours vient s'installer avec son portable à l'autre bout de la table. Reste le jeune homme qui a un bon contact. Ces gens ont passé des années à Londres puis à Tokyo.


Exemple typique de la société mondialisée que décrit parfaitement Jérôme Fourquet (cf entre autres "le nouveau clivage"). Pour lui, on a en France et aux USA, d'une part les nouvelles élites bougeant beaucoup, ouvertes sur le monde, très diplômées, urbanisées,votant démocrate, soutenant les migrations (et pour cause, les noirs sont utiles en tant que domestiques, nounous, caissières, aide-soigantes) et les autres les périphériques vivant mal la modernisation accélérée, la technologie, la numérisation. Politiquement ils soutiennent les populistes. Mais Fourquet n'a pas eu le temps d'intégrer la nouvelle donne du Covid.

Mais je reviens sur cette violence qui fait que les beaux quartiers le sont de moins en moins. Cela me fait penser immanquablement au film anticipateur de Kubrick "violence mécanique" et à la boucherie californienne de Sharon Tate: plusieurs proches de Polanski assassinés de manière effrayante.
La violence gratuite et sans raison est ici aussi, pas seulement au Mexique ni au Brésil ni aux USA où explose la criminalité.
Mais ce qui m'inquiète par dessus tout c'est ce côté fou, inintelligible, immotivé, extrême comme si la vie et l'autre n'existaient plus. Les monstres sont parmi nous et cette fois en nombre.
Je ne vais pas pleurer sur "avant c'était mieux".
La figure du Mal me hante depuis mes premières années.
Je tenterais des explications. Psychologique; il y a dans la nature humaine un chaudron qui bout en permanence et une propension à faire le mal, primaire et originelle; c'est la vision freudienne qui a tant choqué. Sociologique et durkheimienne: il n'y a plus rien qui fait lien: ni religion ni parti politque ni mouvement de jeunes structuré ni syndicat ni idéologie de salut (eh oui le Parti Communiste français avait un rôle structurant pour beaucoup en France et en Italie; il a été balayé).
A la place l'anomie, la destructuration, la mise à nu des pulsions, l'anesthésie affective; j'en ai un superbe exemple avec mon propre frère; un mois est passé et rien; pas de sms, pas de coup de fil. Il n'était pas comme çà avant.


L'amour est le remède, l'amour qui unit et fait lien; à sa place la froide indifférence des grandes villes minérales (Paris, New york, Mumbaï, Pékin), l'anonymat généralisé, l'enfermement dans un Moi individuel ou collectif nombriliste, comme l'arasement du vernis de la civilisation. Je n'oublie pas que le nazisme (rappelons-nous la placidité des monstres au procès de Nuremberg; un seul regret; ils n'en ont pas tué assez!) et son parallèle de l'Est, le stalinisme sont encore très proches pour nous enseigner...
L'Homme a, en lui, dans son cerveau une zone très archaïque, reptilienne. Ce cerveau récapitule toute l'évolution des espèces.


Et si TOUS les repères explosent, il nous reste çà

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