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Choses vues entendues sues
24 octobre 2020

Qu'est-ce qui compte le plus en cette vie?

Ce qui me frappe en cette époque, c'est la cacophonie des discours, une impression de chaotique, une confusion générale, un bruit au sens de la théorie de l'information.
Le bombardement incessant des informations fait qu'on ne peut plus, qu'on ne sait plus ce qui est est essentiel et ce qui est accessoire. Un seul exemple: ici en France on pouvait avoir, naguère, une idée des orientations poiltiques: gauche-droite et extrêmes; maintenant, tout se brouille; qui est à gauche? qui est à droite? Et qu'est-ce que la gauche? qu'est-ce que la droite?
La confusion, la fatigue, les stress, l'instabilité chronique s'abattent sur nous et ce covid vient encore semer le trouble: d'une part, les sirènes répétées des ambulances nous mettent dans la panique de même que les discours alarmistes des autorités; un philosophe, Comte-Sponville, disait à la radio ce matin que, après tout certains cancers tuent dans leur majorité et ce covid préserve la quasi-totalité des gens. Juste retour au réalisme.
Ce matin après un mauvais sommeil je reprends ce blog parce que çà me fait du bien. Et je me pose cette question: dans ce brouhaha permanent qu'est-ce qui compte vraiment? Le covid aura eu au moins une vertu: nous mettre face à nous-mêmes, à notre responsbilité, à nos options décisives. Alors que je suis au soir de ma vie, plus que jamais la question de pose et je ne puis que me référer au passé puisque c'est par définition le réservoir de l'immense majorité de mes expériences et que je puis en tirer une "expérience".
Et des images de défiler dans mon esprit, eh bien ce sont de petites choses qui m'auront été le plus agréable: jeu partagé avec ce petit frère, aujourd'hui tellement lointain, assisatance à un concert des Jeunesses Musicales de France où au théatre municipal de Tunis; on jouait du J.-S. Bach et je fus fortement ébranlé par le sublime que je découvrai; découverte enchanteresse de ce merveilleux pays les Etats-Unis et cette ville dont j'avais longuement rêvé; fort impact de deux ou trois professeurs à Carnot; participation à des choeurs; amitiés rares mais décisives où je pouvais enfin être moi-même sans les défenses habituelles...
Et ces petits matins froids et ensoleillés à l'une des entrées du jardin du Belvédère avec mon père et ces autres matins où le premier dans la maisonnée je me jetai sur le quotidien glissé sous la porte et cette orgie de lectures. Les livres tôt se sont substitués à des amitiés difficiles suite à ma timidité...Et tous ces films, récompenses du samedi, avec les actualités de Fox Movietone en supplément; à l'époque pas de télé, pas d'internet, pas de réseaux sociaux porteurs de haine.

Et pour autant cela me suffisait amplement.


Pour conclure c'est dans de petites choses que je trouvais et continue à trouver ce qui me rattche à cette vie que je n'ai pas choisie, des raisons de la vivre cette vie, encore.
"Une vie" (comme dit Maupassant) parmi des milliards d'autres où le rêve a beaucoup compté pour moi, ce rêve qui me fait oublier la dureté, l'âpreté, la méchanceté des hommes, l'absence d'amour durable, ma solitude essentielle...

"Dormir, rêver peut-être..." Shakespeare.
Sommeil et rêves guérissent encore les blessures renouvelées, anciennes et nouvelles (mais défintivement il est clair que les nouvelles ne sont que des rééditions des plus anciennes).
"La vida es sueno" disait en écho Calderon. Pour moi oui plus que pour d'autres; c'est peut-être en partie pourquoi je suis encore là...

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