Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Choses vues entendues sues
10 novembre 2019

Le temps qui reste

J'écoutais ce matin la fin d'une émission qui a duré toute la nuit sur "les Doors" et Jim Morrisson, fauché en pleine jeunesse et en pleine gloire, un dieu-démon en quête d'Absolu, à la beauté d'archange.
L'émission était consacrée au comédien Jean-Pierre Kalfon qui a longuement évoqué ses souvenirs et conclu lui aussi par un bilan empreint de nostalgie sur l'air connu: il faut bien vivre...

Et les souvenirs d'affluer en moi; à l'époque de Morrisson, "poète maudit" à la sauce Rock'n Roll, Blues et Ruthm and blues, dont la tombe est devenue un lieu de pèlerinage au Père-Lachaise, avec des fleurs  qui débordent et des bouteilles d'alcool et des bougies;j'étais prof, alors, d'économie dans un établissement huppé des beaux quartiers, avec des élèves "cool"; l'un d'eux, je m'en souviens, moquait ma mauvaise prononciation de Mick Jaeger; je ne savais pas trop. Mais c'était gentil de sa part.

Comment ne pas comparer, dans ces conditions, la triste, glauque, malade, violente, incertaine, époque que nous vivons.
Un seul exemple: on compte 500 à 600.000 actes gratuits violents en France par an; est-ce un signe de la santé d'une société?
Tout part en quenouille...

Deux exemples donnent le ton de cette époque (qu'on ne s'inquiète pas; je sais faire la part de ma jeunesse enfuie): un étudiant s'est immolé par le feu à Lyon. Et, vite, vite, on dépêche un ministre; c'est la méthode en vogue; dérisoire et cynique. Un événement grave a lieu; (merci, on n'en manque pas ici), on expédie un ministre sur les lieux,de préférence en avion ou hélico; çà fait moderne et çà ne sert à rien: l écologie peut bien attendre, elle.

En d'autres termes: jour après jour, on observe les dégâts des "réformes" mais on continue: rien n'arrête  la machine aveugle et sourde. C est comme si vous multipliez les départs de feu puis, alors que l'incendie se propage, vous venez observer et vous lamenter...

Ce jeune dans cette belle cité de Lyon (qui a aussi changé, en pire, bien entendu: les lyonnais fuient en masse le centre-ville en week-end laissant le champ libre à la voyoucratie des banlieues) qui s'est immolé n'est que la pointe émergée de l'iceberg de  la desespérance des jeunes;, tant que mon smartphoen fonctionne...la souffrance sociale n'intéresse personne: sauve qui peut général; les nababs d ici et d ailleurs peuvent (encore) dormir tranquilles, cadenassés dans leur fortin doré.

Remarquons que chez nos voisins allemands, ce n'est guère mieux; on devait "fêter" la chute du mur de la honte. Mais discours et embrassades officiels sont pour la galerie; c'est l'amertume et le désenchantement qui dominent. Regrets, sentiment de gâchis, montée spectaculaire des partis extrémistes.
A titre personnel, je suis envahi par un complexe de sentiments: tristesse, nostalgie puissante, déprime modérée, introversion, sentiment d'impuissance, incompréhension du spectacle d'un monde devenu hystérique ou/et pathétique...
Non, ce n'est pas la partition attendue du vieillard grincheux que je rejoue; çà va bien au delà; je me connaîs assez pour l'affirmer tranquillement.
Ce monde est sinistre.
Son cadavre bouge encore.

Combien de temps?

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
qu'importe le temps ... nous ne sommes que de passage de toute façon ... à nous de faire de notre chemin quelque chose de plus riche que ce que nous offre l'ambiance general
Répondre
M
bel exposé des réalités. Le monde du "paraître". Une catastrophe par ci une autre par là, il faut que les officiels se déplacent, sinon ce serait mal interprété, peut importe comment, mais il faut faire vite, on vient, on fait trois petits tours et on repart, après avoir dit : nous allons débloquer tant de sous (on ne sait pas où ils vont les prendre,) mais ça fait bien de le dire. Il faut être naïf pour y croire, mais les gens au milieu de leur catastrophe sont bien obligés d'y croire même s'ils ne voient rien venir avant des mois, il faut qu'ils s'en sortent avec de l'espoir devant eux.Oui nous vivons une époque terrible, mais en se retournant sur le passé, je ne vois pas d'époques parfaites, elles sont différentes des unes et des autres, mais chacune a eu son lot de misères et d'incompréhensions, ce n'est pas plus qu'avant ni moins, c'est exactement pareil, à la différence que celle-ci d'époque, c'est nous qui la vivons. Il y en aura certainement d'autres tout aussi terribles, alors vivons nos dernières années autrement soyons égoïste, profitons et recherchons les instants de bonheur à travers tout ses incertitudes de lendemain. il y a des moments simples qu'il faut cultiver. On peut dire, on peut essayer de faire, on perd notre temps personnel, on ne refera pas le monde.On ne peut que constater. Bonne journée Jean Louis.
Répondre
Choses vues entendues sues
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 20 255
Publicité