Qui sommes-nous dans l'Univers?
Je ne suis pas très content de moi mais que faire alors? Là est la (ma) question...
Hier, la journée aurait pu, aurait du être plus "positive"; chaque instant a sa valeur, et de plus en plus, c'est clair maintenant. D'où mon mécontentement: une sieste trop longue a fait que j'ai du interrompre la lecture d'un livre exigeant mais passionnant "Nombre et temps" de M.- Louise von Franz, collaboratrice du disciple hétérodoxe de Frued, Jung, qui l'a désigné comme son "dauphin" avant la rupture de ces deux géants.
En très gros, la thèse du livre est la suivante: les nombres ne sont pas seulement ce qu'ils sont en mathématiques mais des expressions qualitatives des archétypes structurant l'Inconscient collectif, "invention jungienne" à l'origine des symboles de l'humanité.
Les nombres existent en nous sans que nous le sachions; ils sont porteurs de sens et ont valeur qualitative donc, aussi; le "un" renvoie à la totalité (comme on dit de dieu qu'il est le Tout-Un); le deux est le double par rapport à l'un car comment concevoir le "un" sans son ombre, le deux ( la femme est l'autre de l'homme et réciproquement; le trois se déduit du "un" et du "deux" pour faire lien: dans toute opposition entre deux on a besoin d'un tiers. Le quatre, lui est l'objectivation des quatre composantes de la psyché à structure quadripartite.
Mais la fascination est à son comble lorsque Jung nous montre cette stupéfiante "symétrie" entre notre monde intérieur et le monde extérieur.
En voici un exemple: le code génétique (ADN) se compose de 4 bases: adénine, thymine, guanine, cytosine combinées par trois; elles constituent le code servant à la construction des vingt acides aminés; les 4 bases donnent naissance à 4 puissance trois soit 64 triplettes; or, les Yi King, livre des mutations de la tradition chinois est composé de 64 hexagrammes. Pareil!
Ce qui revient à dire le parallélisme entre le biologique, donc le monde extérieur et notre monde intérieur.
J'avais déjà parlé dans un blog précédent des 4 forces fondamentales de l'univers physique et des 12 particules élémentaire, structure ultime de la matière selon les données les plus récentes: 4 comme les quatre parties de la psyché, 12 exprimant l'univers dans sa complexité interne...
Selon Jung qui, ne l'oublions pas, avait une culture phénoménale (il a "tout" lu de la Bible à l'alchimie, des livres sacrés de l'Inde aux textes chinois traditionnels sans compter son incessante exploration de soi et son expérience de psychiatre) et s'entretenait régulièrement avec Wolfgang Pauli, un des plus grands physiciens du temps. Jung pense qu'une étrange unité existe, au delà de la dualité humains-univers.
Cette unité pour lui se traduit par les phénomènes paranormaux: je pense à telle personne et je la croise, etc Ce que le psychiatre appelle "synchronicité".
Reste cette interrogation que Platon et Pythagore avaient déjà posée; ces nombres qui structurent et l'Univers et nous-mêmes est-il intrinsèquement d'ordre mathématique, objectivement (cf " le livre du monde est écrit en langue mathématique") ou cet ordre est-il une projection de notre propre structure intime obscurément perçue? mais dans les deux cas le parallélisme est surprenant.
Pourquoi cette correspondance, qu'elle soit projection ou observation scientifique des choses?
Et je terminerai par une forte pensée freudienne, peu connue; nous avons en nous les dinosaures et les autre animaux des ères qui ont précédé notre venue sur Terre, que nous percevons confusément.
L'étude et la réflexion sont pour moi une possibilité de sortir de ma peine en entrant dans l'épaisseur du monde...
Il y avait un gala de bienfaisance hier sur une péniche voguant sur la Seine et j'ai fait un don de 150 €. C'est cher et j'ai manqué quelque chose mais l'attrait de la réflexion l'emporte décidément sur les mondanités...
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