Les personnes âgées, la vieillesse, les ehpad

De manière générale, j'ai souvent rapporté les tendances lourdes de cette société: recherche effrénée du profit, précarisation des emplois, volatilité des échanges, règne écrasant des égoïsmes; je parle d'après mon expérience, mon observation, ce que je lis et ce que j'entends. 
A propos de la recherche du Profit, de très grands économistes soulignent que la situation actuelle ne relève pas de contraintes ni de je ne sais quelle loi automatique du "marché" tout-puissant, mais, j'y insiste, d'options à teneur idéologique.

Les grands organismes qui régissent l'ordre économique mondial, comme par hasard en accord avec les super-géants planétaires: Amazon, Monsanto, Bayer, etc, de véritables empires qui, eux, font la loi dictent aux gouvernements leurs choix. Un seul mot d'ordre: la maximisation du profit, le rendement, le retour sur investissements très rapide; et tant pis pour la planète, tant pis pour l'homme, tant pis pour la stabilité de certains régimes, tant pis pour le réveil des extrêmes droites, surfant sur le mécontentement populaire et l'exploitant en le détournant des véritables enjeux et en l'orientant vers des minorités; par exemple, on assiste aux Etats-Unis comme en France et ailleurs à une montée de l'antisémitisme, la plaie des sociétés occidentales depuis des siècles. C'est toujours un signe puissant d'un profond malaise sociétal qui trouve ce défouloir de toujours mis à la sauce post-moderne.

Cette introduction génrale pour cadrer ce qui suit:

Aujourd'hui un important mouvement des personnels des ehpad a lieu avec d'autres (c est fabuleux en France: pas de jour, oui pas de jour sans son mouvement de colère. De ma vie du jamais vu!
Le personnel des ehpad manifeste pour des conditions de travil dignes, une revalorisation, un recrutement massif; on compte de plus en plsu de personnes âgées dans nos sociétés européennes voire occidentales: qui va s'occuper d'elles?

Soyons clairs: soit on accepte ce vieillissement de nos populations soit çà ne cadre pas avec les "nouvelles valeurs" et on tue (on a l'expérience des camps en plus)! Excusez ma brutalité mais c'est à peine exagérer la brutalité de ce monde!

Je reviens à l ehpad où a vécu 6 ans ma mère; non-accueil, changement vertigineux des personnels, non-célébration de la mort d'une pensionanire ces derniers temps. Non, ce qui compte, c est ce qui a valeur comptable; une personne "disparaît" et le souci le plus urgent, c est de la remplacer, comme on se presse de remplacer une pièce de voiture. Aimeriez-vous que votre mère soit doublement néantisée, dans le Réel et dans le Symbolique, plus encore; rappelons-nous Homère dans ces scènes émouvantes où un illustre personnage supplie l ennemi d'accorder au vaincu, son fils chéri le respect qu on lui doit parce que c est un homme.

Kant appelait ce rappel à la morale, tout simplment, l'impératif catégorique: tu dois, avant tu peux; tu dois absolument. C est le fondement de la Loi au sesn le plus ample du terme. La Loi manifeste notre humanité dans sa nature profonde. Elle transcende tout autre considération et fonde notre sens de dignité.

Vous appelez "çà" une civilisation; il faut remonter aux invasions des Huns pour trouver pareille déshumanisation!

J'ai appelé une amie, ex-infirmière pour lui apprendre la triste fin de ma mère et j'ai eu un autre son de cloche à propos des ehpad: le personnel est à bout, la mort est banalisée, "on" se doit de ne pas manifester d'émotion (je sais encore que, pourquoi pas au fait: une mort d un être humain à cent ans, ce n'est pas rien, non?).
Cependant cette femme humaine justement et attentive a admis que de fait c 'en était trop: un mot, un simple mot de réconfort, çà ne tue personne et çà fait du bien à ceux qui les profère et aux familles dans la peine, ne trouvez-vous pas?

Pour détailler les choses: il y a ehpad et ehpad, ehpad publics et ehpad privés; les deux types d'établissements souffrent de ces problèmes de personnel sus-mentionnés. Mais dans l'actuelle phase du développement exponentiel du capitalisme financier, les ehpad privés sont détenus par des fonds de pension nternationaux (oui la planète est leur terrain de jeu) puissants pour qui ne comptent que les ratios abstraits du rendement et le retour sur investissement; plus on gagn, mieux c est. L'humain disparaît; çà n'intéresse pas les gestionanires...

Dans quelle société vivons-nous?

Quelle société laisserons-nous aux jeunes? Ils sont, pour beaucoup déjà "contaminés" (cf "mon mexicain": billets précédents)

Je terminerai par une exemple, un seul: j appelle un étudinnt en philosophie rennais qui me dit s'installer à Paris; j en suis ravi de le revoir et l'invite ; réponse: "bonjour Gilles, ce sera 150 €". Texto!

Prenons garde: peu à peu nous glissons "dans ces eaux glacées du calcul égoïste".

Je me souviens d de ce conférencier africain qui nous parlait de sa vieille initiatrice (vieille: dèjà intéessant: une vieille femme, une paysanne comme mentor d un intellectuel; lui, le grand universitaire, a appris à connaître la nature et à se connaître dans un cheminement de ...10 ans!

Il nous a dit qu'il pensait connaître les espèces de sa forêt tropicale; comme "tout le monde";c est la mode actuellment, il enlaça un arbre; la vieille femme lui fait comprendre qu'il n'avait rien compris; il devait apprendre...à respirer et, surtout à donner de l 'amour au monde. Midal disait que ce qui donne avleur aux choses c est l'amour qu'on leur donne; aux choses, a fortiori aux êtres.

Où est l'amour dans ce monde?

Comments

[manouedith]

Trop facile de mettre tout sur le manque de moyens. Chacun de nous est un humain, qui ne perdra pas plus de temps ou de moyens avec un sourire et un mot de compassion face à la mort. Un mot et un sourire cela change tellement de choses. Pas simplement dans ces conditions là, mais dans tous les instants de la vie face aux autres, un gentil mot un sourire c'est gratuit..