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Choses vues entendues sues
20 septembre 2019

L'inertie

Je ne savais pas trop quoi dire ce vendredi mais je souhaitais m'aérer l'esprit; cependant j'ai reçu une série de photos, avec d'autres du voyage en Tunisie d'un membre de la loge: soleil, couleurs, blanc et bleu, bougainvillées, des souvenirs très anciens de remonter. Ce fut émouvant pour moi, on comprendra, ce que je dis par Whatsapp à mon interlocuteur; il a compris, il est au courant...

J'ai justement appris ce jour le décès de Zine el Abidine Ben Ali, l'ancien président de Tunisie, renversé par le premier printemps du monde arabe désigné sous le nom de "révolution du jasmin"; il succéda au "Combattant Suprême" Habib Bourguiba qui devait donner son indépendance à ce petit pays, pionnier grâce à lui en matière de droits des femmes. Ben Ali s'est enfui en Arabie Saoudite et s'est étient à Djeddah hier, à l'âge de 83 ans. En 2011, accusé de corruption et d'atteinte aux droits de l'homme; on a connu pire ailleurs...

On ne voit pas très bien le rapport avec le titre, moi oui.

C'est un thème récurrent d'échanges avec mon frère, cette inertie qui fut la notre.

On essaye de comprendre cette "paresse", ce sentiment d'en avoir fait assez, ce fait de travailler juste ce qu il faut, pas plus; on était, en classe, de ceux dont les profs aiment à noter: "peut mieux faire"; on se contentait de passer d'une classe à la supérieure...Mission accomplie!

Justement le contexte local a pu jouer: quelle différence avec la France! Pays de la douceur de vivre, la Tunisie ressemble par bien des cotés à l'Italie voisine ou mieux à l'Italie du Sud, dont elle est si proche géographiquement; le petit détroit de Sicile la sépare de la botte italienne, à 145 km du Cap Bon. L'île de Pantelleria, repère avancé de l'Italie, était visible dans les lointains depuis le paquebot nous emmenant vers la France pour la saison estivale.

Mais en outre, le milieu familial a son importance; mes parents issus de la petite bourgeoisie en phase d'ascension nous assurait une existence facile, disons moyennement aisée. Et de leur part pas de projet ambitieux pour leur progéniture, pas de revanche sur le sort, pas de coaching angoissé, pourvu qu"ils" passent de classe et voilà.
A mon avis, ma mère nous "voyait" l'un et l'autre "faire comme elle", ou à peu près, soit embrasser la confortable et tranquille carrière d'enseignant...

Les temps ont bien changé.

 

 

Pour ma part, je n'avais pas une très bonne mémoire hélas et me distinguait par mes rédactions; la moyenne un peu partout et çà allait; de plus d'une timidité native je n'étais pas du genre à participer à la classe; et plutôt solitaire avec des échanges avec des camarades plus "faibles" que moi; j en ai pris conscience récemment...

Enfin comme si çà ne suffisait pas je me qualifiai très tôt de "fatigable", ce qui de vait correspondre plus qu'à une image à une certaine réalité vécue. Mon oncle médecin avait tôt fait de me qualifier d'"horizontal", ce que je ne prenais pas mal car il me rassurait toujours sur mes bobos; sûr de lui, il nous disait à moi et mon père: "ce n'est rien"; de fait je n'étais pas précisément un habitué des stades ni des courts de tennis  mais le décubitus dorsal était ma position préférée, livre en main...

Ah si, j'adorais le baby-foot! C'est du sport quand même!

Comme ardeur au travail il y a mieux...

Famille assez repliée sur elle-même, nous vivions, mon frère et moi dans une sorte de routine un peu ennuyeuse mais confortable avec le cinéma, la lecture de livres et de magazines pour enfants, Mickey, Tintin, l'Intrépide etc et pour moi des deux grands journaux en langue française de l'époque "la Presse" et "la Dépêche"...que je dévorais dès le matin où le porteur glissait l'édition du jour sous la porte (je suis devenu quelque peu chroniqueur par la suite).
Un peu comme en Suisse, les faits divers relatés étaient à l'échelle du pays: piéton renversé par un vélo, marchand d'une petite drogue locale arrêté, délinquants à la petite semaine; rien d'extraordinaire quand on pense à ici!

Mais que la vie là-bas et à l'époque me paraît simple, vue depuis Paris et 2019!

Bien sûr le bonheur n est pas de ce monde; là-bas comme partout les problèmes de toute vie humaine...

L'équation de l'inertie se comprend assez bien dans ses grandes lignes: milieu relativement aisé et clos, petit pays tranquille (du moins les premiers temps), climat doux, parents peu regardants, ma propre nature dite "lymphatique" dans le vocabulaire médical du temps...

Mais je ne vais pas chausser les gros souliers de la psychanalyse aujourd'hui; on pourrait creuser...une autre fois...

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Commentaires
M
Une enfance somme toute simple, banale, bercée d'une ambiance douce, cette construction n'est pas des plus mauvaises. Mais à cet âge, vous viviez cela sans complication. Moi je dirai que malgré tout dans le contexte de l'époque ce n'était pas mal du tout. Je l'envie un peu cette enfance. Merci pour votre passage sur mon blog. Aujourd'hui nous fêtons nos 17 ans de mariage. A bientôt
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