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Choses vues entendues sues
14 septembre 2019

Optimisme, pessimisme...

Décidément, que serai-je sans la chaîne Arte que je redécouvre avec plaisir ces derniers jours; enfin de la compagnie et pas n'importe!

Hier ce fut encore un reportage sur la Grèce du Nord, peu parcourue par les invasions de touristes; pas mal de vues sur la haute montagne et sur l'Olympe, séjour des dieux (le sommet de l imposante chaîne se nomme: "trône de Zeus") et la nature végétale, animale et minérale. Mais là j'ai déchanté, le monde animal est bien cruel, vu par un humain; Darwin toujours présent! 

L'autre reportage m'a fasciné par sa nouveauté: sur Oman, sultanat au sud-est de la péninsule arabique, enrichi par son pétrole (régime autoritaire mais bon rang par son indice de développement humain: 50ème rang mondial) mais encore gardien de ses traditions; activité de pêche avec prises très abondantes, ce qui nous fait rêver par chez nous.

Un souvenir à l'instant: ma collection de timbres que j'avais vendue à vil prix, petit "héritage" de mon père avec les timbres "Oman et Mascate".

La modernité n'épargne plus aucun coin du globe à part telle île au large de l'Inde ou tel coin perdu de l Amazonie brésilienne (?).

Ce qui m'a frappé: la noblesse de certains visages; où l'on voit que le monde dit "arabe" est si diversifié: seule la religion musulmane l'unifie et encore avec les chrétiens arabes et les branches, sunnite et chiite sans compter les subdivisions...

Mais je n'oublie pas le titre.

Un "vieil" homme (quel âge au fait? je ne me risquerai plus à estimer les âges; je me trompe et ai tendance à surestimer), un pêcheur "heureux" continuant son activité fructueuse avec son fils; cet homme confie que oui tout a beaucoup changé depuis ...l'électrcité. On imagine le bond foudroyant et l'état dans lequel se trouvait ce sultanat avant...
Le vieux pêcheur nous confiait qu'il était satisfait de cette modernisation. pas l'ombre d'un doute, d'un regret, d'une nostalgie chez cet homme en costume traditionnel adapté à ces rudes climats...

Et ce matin, à la radio qulequ'un disait qu'on était tous interconnectés avec une nuance de contentement "in" dans le ton.

Du coup me voilà remis en question et pourquoi pas?

Je pense que dans le cas du pêcheur omanais, l'arrivée de l'électricité a été pour lui la fin d'une longue peine, de lourds efforts au quotidien...

Quant à la personne évoquant le fait que nous soyons tous reliés j'ai senti une sorte de sous-texte: reliés donc jamais seuls!

 

Autant je comprends le pêcheur d'Oman sans doute un peu philosophe qui a du vivre avec l'électrfication un surcroît de richesse, un peu comme si chez nous la prospérité économique durant l'ère Pompidou se poursuivait sur sa lancée sans la dictature de la technique, autant je ne suis pas le louangeur de l'interconnexion.

 

 

Je crois qu'il convient de tenir compte de la problématique de chacun et de son "être-dans-le-monde": j'ai souvent pensé et continue à le faire qu'un artiste aime la solitude, la recherche puisqu'il ne la sent pas, tout entier à son oeuvre. Regardez un peintre avec son chevalet: il n'est pas seul, il ne fait qu'un avec son motif, son travail, l'environnement, son moi se dilue dans plus vaste que lui...

Alors connecté ou pas...Bref il suffit de déconnecter, le moment du travail de création.

Quant à moi, il convient de tenir compte de la dimension biographique, de là d'où je viens, de ce que je deviens. Je suis passé brutalement d un "équilibre" en gros assez stable entre solitude chez moi et compagnie régulière avec quantre personnes, ma mère, mon frère, ma belle-soeur, ma nièce.
Et plus rien ou presque, du jour au lendemain, sans explication!

Quant à la fameuse connexion, laissez-moi rire: connecté à qui? connecté à quoi?

 

Je pense que la connexion qui fascine tant nos "contemporains", jeunes comme vieux (c est un spectacle ahurissant de voir tous ces visages penchés sur leur petite boite, riant, grimaçant, parlant seuls, toujours seuls)
Comment se satisfaire de mots morts et de phrases toutes faites? Comment conentir à  ce temps nié où la réponse prend trois jours?

Comment se résigner à ne pas voir, voir dans les yeux, en temps réel le visage de l'autre? comment accepter de vivre avec des simulacres? comment échanger dans un monde fabriqué? comment faire droit à une pseudo-présence? comment enfin faire système comme élément artefactuel, comme rouage d une machine tripartite: l'émetteur invisible ou visible sous forme pixellsée, le canal soit les ondes porteuses, le récepteur? On comprendra pourquoi cela me fait plutôt penser à l "homme-machine" à quoi un grand psychanalyste comparait un enfant autiste?

 

Bien entendu j'ai pensé aux enfants qui paralent à leur poupée ou à leur compagnon imaginaire. Mais c'est une phase transitoire, néxessaire du développement et cela facilite le développement de mlimagianire actuellement fortement appauvri par l afflux des images.


Mais à mon avis ce qui se passe actuellement est beaucoup plus inquiétant puisque cette fameuse interconnexion non seulement nous transforme souvent à notre insu en clients et en cible des marketers mais nous vide peu à peu et de plus en plus en plus rapidement de ce qui fait l'essence de notre humanité, notre capacité à nous relier pour de vrai  avec l'autre , dans la rencontre réelle, avec son imprévisibilité, sa densité, la Vie dont cet autre est porteur, la Vie que nous avons, que nous avions en commun.

 

 

 

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