Qu'est-ce qui fait un bon élève...et un très bon élève?
On reste toujours même âgé une enfant, un ado, un jeune homme, etc...à l'image des strates géologiques; métaphore connue et réaliste (on fait sa "petite crise" si quelu'un resquille, etc)...
Ainsi de la persistance en nous de comportements, attitudes, frustrations liées à cette vaste période couvrant les années d'apprentissage en institution, école, collège, lycée, universités. Je parle toujours en mon nom.
Je disais hier ce qui me paraissait important dans la réussite scolaire mais il y a d autres facteurs que l'attention bien tempérée des parents, la curiosité de l'enfant, la qualité de l environnement; le corps enseignant joue son rôle: les maths ,et je le regrette vivement, n était pas mon fort (je pense faire un "papier" à ce sujet); cependant mes parents avaient eu la riche idée, une année, de m'inscrire à des petits stages dans cette matière, à juste titre considérée comme "reine des sciences". Résultats spectaculaires: le prof était drôle et utilisait des moyens mnémotechniques hilarants pour mémoriser des formules de trigonométrie. J'ai eu la chance aussi d'avoir UN prof de maths qui avait ce don exceptionnel de l'écoute; résultats à la clé (oui je pouvais comprendre; oui je n étais pas trop bête). Enfin, bien après j ai suivi des cours d adulte et la prof Docteur d Etat m a fait comprendre les dérivées (enfin); pas de mystère: clarté de l explication, répétition (la répétition est l'art de l'enseignement nous disait un prof d espagnol) jusqu'à intégration de la notion...
Corps enseignant (à la notable exception des profs de maths) de grande qualité au lycée Carnot de Tunis où se retrouvaiten les fils de la bourgeoisie, petite (j'en étais), moyenne ou grande.
Beaucoup d enseignants venaient de France attirés par le tiers colonial, sorte de prime à "l'émigration" temporaire dans les colonies (ou autres parties de l ex-empire colonial, en violetsur les cartes, de la France).
Formidables enseignants d histoire-géo (il est vrai que cette matière me passionnait en dehors du cadre scolaire): j'écoutais fasciné ces cours mais le meilleur de nos profs, agrégé et licencié d arabe en plus, était très dur (jai gardé en mémoire un souvenir cuisant; il nous avait demandé un résumé de chapitre, ce que j ai fait, mais mal m en a pris; j avais pris le mot au sens strict d où une note proche du zéro; furieux je transformai en boulette la copie d infâmie et la lançai vers l estrade; sanction, convocation de ma mère etc).
En anglais, pas mal de profs distillant un peu de cet humour dont on affuble nos amis d Outre-Manche avec un de ceux-ci prononçant l'anglais avec l'accent tunisien en trainant et étirant les mots (on avait grand mal à retenir nos rires).
J ai peu de souvenirs (hélas encore) des ensignants des matières scientifiques; j ai gardé le souvneir d'un prof sans doute "faible" (les élèves le sentent vite) dont la chaire fut transformée en piste d atterrissage d avions en papier ( oui c est nul).
Mais j'ai gardé un vif souvenir de la géologie (plus tard je devais suivre un cours pour adultes de deux ans en géologie) et de la cosmographie. Prof excentrique avec l unique fille de la classe, sa propre fille.
Quant à la gym, désastre total!
A l époque les profs de gym étaient souvent des militaires; le bâton sans la carotte; imaginez ce que çà donne avec "un fils à maman" qui a peur de son ombre (ainsi me sont restés les fessées de ce maître en escrime parce que j avais peur de grimper à la corde (il est vrai bien les cordes à grimper étaient plus longues que maintenant). Résultats des courses: certficat médical de complaisance renouvelé chaque année et cours de "gym corrective" rue de Suède en plein quartier "indigène" (je "souffrais de cyphose-scoliose).
Décision catastrophique par ses conséquences; sentiment d'"être à part"... mais que peut-on faire avec un garde-chiourme?
J évoque tout ce passé non comme on compulse des photos anciennes (aussi!) mais comme un passé "présentifié" toujours présent, toujours agissant en douce.
Tout cela pour dire l impact unique des années d école.
Quelques mots maintenant sur les très bons élèves, les aigles, les surdoués comme on dit. J en ai eu un et çà m a "suffi"; ils sont eux aussi à part. Nous avions en 6ème et 5ème un graçon qui nosu écrasait en toutes matières; affolant, paralysant, débilitant. C était une grand garçon, très silencieux, très solitaire, un brin mélancolique et mystérieux. Mais - j ai souvent conté l anecdote; un matin alors que je portais mon lourd cartable il s approcha de moi et me le pris en plus du sien en silence. Etre hors du commun on le voit puisqu à cet âge un peu bête les garçons adoraient au contraire faire tomber d un coup de pied les cartables.
Je demande toujours à mes élèves d ajourd'hui s'il y a une tête de classe et je sais malheureusement qu'on ne peut pas grand chose.
Et avec ces élèves surdoués, bénis des dieux, c est sans conteste la génétique qui entre en jeu (leur cerveau semble dopé de nature: ils comprennnent,lisent, rédigent, mémorisent plus vite; cela a à voir avec le fonctionnement des structures cérébrales).
Un peu comme les athlètes au plan du corps, il ya les athlètes du cerveau.
C est encore pour moi une source de douleur, cette foncière inégalité entre les hommes et femmes; un distingué conférencier de la GLDF vient de nous quitter:, brutalemnt j ai suivi l an dernier son enseignement sur la mythologie; cet homme simple et souriant avait un cancer et jusqu au bout, stoïque, il a tenu à nous délivrer son immense savoir. Chirurgien émérite, il avait outre une maitrise en biologie humaine, un DEA en Philosophie, un DEA en théologie protestante. Pouce!
Sans compter des fonctions éminenttes au sein de l institution.
Certains apprennent comme en (se) jouant.
Je compte traiter ce sujet des surdoués qui est loin d'être clair; après tout, que serait notre humanité sans ces êtres d'exception?