Le besoin de parler
Le besoin de parler (et d'écrire, ce blog journalier par exemple)...
Il m'est décidément très difficile de ne pas parler et dire que certains hommes et femmes vont voeu de silence, religieux ou pas; moi, j ai besoin de parler, de (me) dire, de raconter. J y vois un moyen de casser cette solitude qui me hante tant, donc de me rassurer et de me prouver que j'existe encore; mais aussi je crois, quoi que je pense c'est pour moi une voie que l ego a chez moi de se manifester...
Ainsi d'hier où j'ai longuement répondu (plus d une heure par le canal du téléphone) à quelques mots de sms de mon frère; tout a porté sur ma retraite jurassienne et son exceptionalité.
En outre n'ayant aucune nouvelle du franco-belge qui m avait pourtant annoncé son arrivée à paris (curieux signe des temps: on demande, pas de réponse) ni de Mathieu de nouveau dans le mode "silence radio" (pourquoi?), j'ai invité l étudiant suédois en philosophie à venir chez moi, ce qu il accepta volontiers, parcourant tout Paris à vélo (le pauvre garçon a été victime du vol de son second vélo: que va-t-il pensé de ce pays, lui qui vient d un pays où le vol n existait pas il y a peu? ici, on vole et on viole, on agresse gratuitement; pauvre France, pourquoi es-tu tombé si bas?).
C est un garçon discret, très dans l écoute, modeste...
Goûté à la nourriture coréenne que je trouve décidément bien lourde; cela devait lui rappeler un long séjour à Berlin (il apprécie beaucoup cette ville que j ai aimée aussi) où il avait un ami coréen; Arild parle très bien la langue de Goethe; actuellement il commence à maîtriser la langue de Descartes. Il vit seul à St Ouen et a reçu chez lui une copine suédoise. autrement je devine chez lui une austérité, une économie des gestes que je ne peux m empêcher de relier à la culture de son pays.
Il a un haut niveau en philosophie et a lu les grands auteurs en littérature.
Et j ai parlé, parlé, parlé...de mon très long parcours et de mon identité plurielle; à présent aux couches française, juive, ""arabe, franc-maçonne, il faudra ajouter une autre, bouddhiste (et tout n a pa été dit). Je compte consacrer un blog à ce délicat problème de l'identité qui se pose de manière brûlante de nos jours, confrontés que nous sommes tous à d autres identités: "qui suis-je?"
C est bien entendu ma retraite qui a été le thème directeur de mon long discours; le sérieux étudiant de Göteborg, Stockholm, Berlin et maintenant Paris n a pas été choqué par l'aspect "secte" ni par la dimension "religieuse" qui m a tant heurté; alors que mon frère a dit son étonnement de constater que mon séjour n avait transformé en rien mon comportement, Arild pense qu il y a lieu d attendre; je le crois aussi pour être objectif sur ce qui restera une grande aventure dans cette vie...
Je compte mettre sur papier les effets de ce très difficile "stage" avec deux colonnes "positif" et négatif" et j ai demandé à mon frère de m observer jeudi prochain alors qu il m a proposé de nous rendre chez notre mère.
Je reviens au titre du billet; ce besoin irrépressible de parler alors que la sagesse traditionnelle reconnaît souvent dans le silence une marque d accomplissement...
La parole est pour moi une sorte de libération de ma prison de tous les jours, une quête de reconnaissance, un test de mon existence.
Parler c est établir du lien et des liens, tout en sachant que la communication se fait de multiples manières; j ai remarqué le pouvoir et "la mode"des contacts physiques aussi bin entre homms qu entre femmes ou entre hommes et femmes (étreintes, toucher) et celui des sourires et des regards. J y vois une sorte de contre-feu: trop de virtuel, trop d abstraction, trop de cérébralité: le sens du toucher a été appauvri et nous ne somme spas (encore?) des robots...
La parole nous dit tout en nous (re) constituant.
J en suis là...