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Choses vues entendues sues
22 juillet 2019

Du bonheur, du rêve et du réel

Je ne vais pas encore radoter sur les déboires actuels; radoter dont on dit ou disait (tout a tellement changé) que c est typique du vieillard; entre parenthèses, j ai connu mes quatre grand-parents et aucun ne radotait; en revanche, un ami et ex-collègue, victime des terribles TOC et encore jeune répétait dix fois de suite le même syntagme. Les clichés ont la vie dure et sont souvent le fond de nos opinions...

Mais hier, par un dimanche très ensoleillé, je me suis enhardi à traîner mes guêtres toujours seul du côté des restaurants près du Monoprix (comment faire autrement: je ne vais tout de même pas faire les cent pas à Convention avec une pancarte: Homme seul cherche ami! J ajouterais alors à mon propre malaise le ridicule ou en cette époque précautionneuse, ô combien, ce serait une ambulance toutes sirènes hurlantes qui m'aurait conduit aux urgences ("encore un vieil homme déshydraté ou en pleine décompensation psychotique"...)

Je suis donc entré "courageusement" (la salle paraissait vide) dans cette brasserie que je connais déjà; j y suis déjà allé une première fois seul et ce fut un enchantement (plat léger aux saveurs nouvelles, verre d un subtil vin de Campanie; la seconde fois avec mon frère, plus classique et cette fois, entre les deux: beau plat de macaroni aux palourdes persillées, arrosé d'un Chianti moyen. Addition assez salée mais la qualité y est; et surprise les gens étaient tous bien au fond de la salle.

Oui une fois encore alors que le temps avance furieusement et que l âge ne laisse pas de répit je me suis posé la question décisive; celle du bonheur...Question sans âge? Pas vraiment, car les historiens nous montrent que même les questions "éternelles "ont une histoire. Au Moyen Age chrétien c était l au delà qui comptait: comment éviter l enfer?

Mais question que nous pose l âge par contre!

Comment sinon éviter les soucis (on le sait; je suis comblé en ce moment!) mais faire en sorte de les contrebalancer par des moments volés?

Pour moi,  c est ma tendance à imaginer et à rêver qui me fait oublier un peu comme dans le conte d Andersen qui m avait tant touché étant enfant, "la petite marchande d allumettes; cette pauvre fillette à la rue n avait comme unique trésor que ses rares allumettes qu elle craquait pour transformer le monde. Humanité et tendresse du conteur "national" danois...

Nous avons tous en partage ce don, celui de sculpter le réel avec les yeux de notre imaginaire, plus ou moins certes; les gens plus à l aise avec le réel,plus pragmatiques, plus rivés aux tâches du quotidien ont cette possibilité mais plus réduite sans doute; c est ma petite revanche sur la vie que je mène, c est ma manière à moi de donner des couleurs à la grisaille des jours.

 

Dans la trattoria hier, les jeux de la mémoire se déployaient sans être retenus par une présence; seul je me revoyais à Rome près du Colisée, via Cavour, bien froide avec ses immeubles uniformes ou via veneto (le glamour, mama mia!) ou mieux à New York dans une des salles d un restaurant italo-américain où se donnenr rendez-vous des boss combinant discrèetement telle "opération", oui comme dans les films: allez un petit effort, lampes tamisées, nappes à carreaux rouge et blanc, musique de fond sirupeuse à souhait, à moins que ce ne fut à Naples où on me détroussa totalement, réellement!

L Italie nous en avons discuté avec mon frère; il aime aussi plus que New York ou les usa où jeune il dut coucher dehors  en Californie avec sa copine qui devint la mienne dans un square,  n ayant plus un sou!

L Italie de nos rêves est justement celle de nos rêves; elle traverse des moments difficiles en ce moment (migrants, partis en bagarre permanente, crise économique durable). Mais voilà on ne peut rien contre le rêve; c est ma bouée, ma tente à oxygène, mes allumettes à moi. 

Et même si la machine à rêver est en panne il suffit de se replonger dans le souvenir des voyages passés ou des films qui ont fait la gloire du formidable cinéma transalpin; époque hélas révolue.

Et cette Italie de fiction c est aussi (et surtout?) pour mon frère et moi celle du Tunis natal, où les artisans de la péninsule faisaient merveille: maçons, menuisiers, entrepreneurs, domestiques, glaciers, architectes de talent  (deux dames, deux signore sont venues chez nous pour le ménage: la signora Maria et la signora Therese).
Mais je n oublierai pas pourtant (soyons complets) que dans notre petit immeuble de deux étages de la rue Courbet (lequel, le général ou le peintre, je ne sais) logeaient des maltais, des juifs, des italiens dont un petit truand eh oui plus ou moins impliqué dans un des attentats contre le général de Gaulle...

Mais après tout les meilleurs succès de librairie ne sont-ils pas des thrillers?

Toujours cette "folle du logis" grâce à qui nous pouvons supporter la méchanceté de la vie et lui substituer un monde où notre liberté fait exploser les barrières contraignates et ingrates du Réel...

 

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Commentaires
M
Bonjour Jean Louis,<br /> <br /> En ce moment avec le va et vient à la maison même le dimanche, je suis de moins en moins sur Internet et nous ne regardons même plus la télé, je serais incapable de savoir dire ce qu'il se passe en ce moment dans le monde. Il paraît que l'Etna s'est réveillé. Donc ne m'en voulez pas : de ne pas commenter certains jours. En tous les cas, j'ai été contente pour vous du déroulement de votre semaine. C'est quand le départ pour le Jura quel endroit exactement ? peut être me l'avez vous déjà dit, mais j'avoue qu'en ce moment j'ai tellement de choses dans la tête. Oui, se réfugier dans le rêve ou faire revivre ses souvenirs c'est propre à chacun dans le secret de soi même et j'y ai recours très souvent, surtout la nuit quand je ne dors pas.<br /> <br /> belle journée à vous ici début de canicule prévue pour toute la semaine.<br /> <br /> à bientôt
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