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Choses vues entendues sues
19 juillet 2019

C'est pareil et c est différent

Virée à Trouville hier avec mon frère...

Retour sur des lieux chargés... d'images et de souvenirs dans cette ville annexe de Paris; occasion de ressourcement; bien sûr la structure de la ville (plus "populaire" et de sa jumelle Dauville (la riche) n a pas changé mais dans le détail que d enseignes disparues! que de nouvelles enseignes!
Mais le monde a bien changé, épreuve difficile mais inévitable; le temps corrompt tout, comme disait Aristote; il serait difficile de faire un listing de ce qui a changé mais essayons: météo invraisemblable (mon frère avait misé sur du garnd beau temps et c est l hiver qui nous attendait), le train de l aller était presque vide (merci la privatisation de la sncf!) et on a maintenant droit à la logorrhée assommante du conducteur à moins qu il ne s agisse d une voix synthétqiue: un ensemble de consignes de plusieurs minutes à croire que notre destination était une lointaine exoplanète. Pénible et dérisoire. Sur place, moins de monde, beaucoup moins de monde (mais où sont les gens? Résultat tangible d une politique d appauvrissement massif); les prix grimpent, eux.

Quant au climat moral, un air de mélancolie flottait avec l emploi majoritaire des temps passés dans nos échanges: ici il y avait ci ou çà il n y a plus telle boutique etc;

Mais heureusement en contrepartie il y a ce sentiment d aise avec mon frère car comme des instruments bien accordés on est d emblée sur la même longueur d onde dès lors qu on évoque les souvenirs communs en particulier la segmentation de la société en Tunisie très subtile où souvent l emportait le milieu culturel sur l origine ethnico-religieuse. Et ainsi que Daniel Rivet la montré les "indigènes " étaient les invisibles de l époque, les indigènes d origine rurale mais on ne peut pour autant culpabiliser...
Notre famille de niveau globalement moyen était objet du mépris des métros, et même des juifs dits "livournais" (aristocratie des juifs ou considérés comme tels) mais de notre côté que savions-nous des miséreux entassés dans les gourbis des banlieues? En France nous avons retrouvé ces clivages souvent très subtils; sans compter les super-riches choyés par le régime hors d atteinte, il y a la bourgeoisie dite "de souche" montrant sa "supériorité"  par rapport aux nouveaux venus; les choses se compliquent encore avec le phénomène relativement récent de l immigration, clandestine ou pas.
On définitive on est toujours l étranger de quelqu un et la situation économique actuelle, détestable, renforce ce sentiment.

L innocence a disparu c est clair: la police municipale partout, la police de la sncf, la police de la ratp (bref une américanisation qui n est pas celle que j'aurais préféré).

Mais pour rendr plus supportable cette condition "moyenne"comment ne pas penser au chef d oeuvre de Marcel Proust où le grand romancier fait le récit de ses tentatives sans espoir de s agglomérer à l'aristocratie du cru; on lui a vite fait comprendre qu un sang-mêlé (juif par la mère et catholique par le père n était pas à  sa place chez les Montesquou, les Greffulhe et autres Noailles); sa revanche a été le chef d oeuvre de la littérature française. Mais soyons honnêtes les Juifs français ne sont pas en reste: j ai appris qu un dîner du CRIF (qui n est en rien représentatif d une communauté très diversifiée) coûtait...1000 euros; une fois de plus ici sélection par l argent.


Le pays de l Affaire Dreyfus  qui a profondément divisé ce pays et durablemnt est aussi celui de Zola, lui-même d origine italienne.


Et nous avons parlé, parlé du monde tel qu il ne va plus, du temps jadis, des clivages de toute société, de l étanchéité persistante des mileux composant cette société; le sociologue Bourdieu a définitivement montré que nos origines sociales scellent notre destin, plus que jamais...

Nostalgie donc en accord avec un ciel gris plomb et "thérapie à deux" et retour sur les déterminsimes familiaux; nosu sommes ce que l on a fait de nous; notre place est déjà là au moment de notre naissance et il est bien difficile de lutter contre ce destin; c est en ce sens que je ne partagerai pas l opinion de Sartre; non l homme n est pas libre de choisir son projet de vie; de puissantes forces sociales, économiques, idéologqiues sont à l oeuvre. Ici comme partout; on sait les problèmes persistants des usa avec les afro-américains; en Afrique même le racisme sévit entre ethnies; en Israël, on n aime pas trop les juifs "orientaux"; on leur préfère "l'élite" ashkenaze.

La conditions humaine çà n est pas seulment naître vivre et mourir; c est aussi la place assignée dans le système social: le métier, les loisirs, la considération,le regard des autres, les aspirations, l identité, le bien-être même les choix amoureux en dépendent frortement.

L ère du libéralisme sauvage, la nôtre, en rajoute une couche...épaisse et hélas durable!

 

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Commentaires
M
Bonjour Jean Louis,<br /> <br /> Aujourd'hui nous sommes montés à Pralognan et je me suis faite la même réflexion, très peu de monde pour un 19 juillet : où sont les gens ? Un habitant du village, nous disait c'est la première fois de ma vie que mes locations ne sont pas pleines., Très heureuse pour vous que vous soyez aller avec votre frère sur la côte normande, cela vous a fait du bien.¨Plusieurs belles initiatives cette semaine,<br /> <br /> à bientôt
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