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Choses vues entendues sues
24 juin 2019

Le tour du propriétaire

Je ne trouvais rien à dire ce matin sinon à répéter (mieux: à radoter compte tenu du contexte; aussi, tout en revenant sur la soirée empreinte d'émotions; çà existe encore dans un pays profondément malade oui et une ville si froide. Du moins vue de moi.

Aussi je me propose de réfléchir au tour du propriétaire du médecin richissime qui m'accueillit chez lui. Je me dois de préciser que je connaissais déjà son salon "asiatique"; il m'avait reçu avec une amabilité exceptionnelle et simplicité alors que je postulais pour entrer dans l'obédience à laquelle il appartenait et j allais appartenir; depuis suite à un conflit entre personnes et au delà d'ordre "idéologique", lui d'abord et moi, ensuite, avons changé de "groupe d'apprartenance; Nous sommes de la même organisation plus puisssante que l ancienne. Eh oui, les conflits, çà existe partout, " c'est la vie" (il parait que même dans les ordres religieux les plus stricts, il y a conflit).

J'étais arrivé à l'heure et c'est chez moi une habitude ancienne et c est ce Monsieur qui m accueillit; il m introduisit au salon que je reconnaissait vaguement et me présenta sa femme, psychiatre assez âgée mais toujours en activité; je la trouvai rigide en comparaison de son époux.

Celui-ci après m'avoir offert un verre d'eau me fit visiter l immense appartement de 250m2. J ai déjà brièvement décrit les pièces de ce logement de riches cultivés, dans un des endroits les plus côtés de la capitale (cela n étonnera pas ceux qui commencent à me connaître; passant devant les façades de la proche avenue Georges Mandel, j imaginais les brillantes réceptions chez les Montesquiou, chez la Comtesse de Noailles, chez Mme Strauss à l'époque de Proust).

Je ne sais pas comment interpréter cette visite "commentée" avec force détails sur l origine de telle statuette, les livres choisis par une lectrice de la grande librairie du quartier pour Monsieur, l'orgue, le salon de lecture, les souvenirs de voyages partout dans le monde (pas de la pacotille comme chez moi, non des pièces de musée!) etc

J avais dit sentir un pénible sentiment d écrasement (il va de soi que en comparaison mon home, je l ai ressenti comme un garni). Je crois que tout est dans l intention.

On parle pour dire quelque chose à quelqu'un, lui signifier un sens, générer en lui un sentiment, se rapprocher de lui ou au contraire s en éloigner, en imposer, etc.

Cet homme distingué, appartenant à l'élite de sa profession n a pas besoin de s imposer car il est déjà un dignitaire de l organisation à laquelle nous appartenons tous deux.

Pourquoi en rajouter alors? C est clair qu il est "supérieur" à moi ne serait-ce que par son quartier (j ai déjà dit que j ai donné des cours avenue Georges Mendel, tout près là même où est décédée la grande Maria Callas). 

Il y a deux interprétations possibles en grossissant les choses.

Soit il ressentait le besoin de s'imposer; oui mais ce besoin ne traduit-il pas une incertitude sur son statut pour insister de la sorte? Curieusement, il m'a fait penser à ces nouveaux riches qui sont, avec les vieilles familles françaises le fond de la population du triangle d or Auteuil, Passy, Trocadéro? avec son collier d or fin et sa montre de collection en or également, ce qui m'a paru justement "nouveau riche"...

J ai appris en voiture qu il avait eu une enfance difficile, avait été plus ou moins adopté et qu il a du travailler dur; certes mais l homme est - aussi - doué...

Quelque chose dans ce couple âgé m a touché; la dame (très, trop réservée) m a précisé que lui et elle se connaissaient depuis leur tendre enfance. 

Soit en  détaillant ses richesses, ses voyages, sa connaissance de la musique, il voulait me témoigner de la confiance; tu vois un tel homme face à toi est ton ami et ma brillance rejaillit sur toi.

Mais j opterais pour une réponse mitigée: il vient de perdre une personne proche et il n est plus tout jeune. Cette ostentation assez douloureuse pour moi signifiait-elle une manière de réassurance dans le genre: "je ne suis pas fini, j existe encore, je vis encore"?

J existe par mes possessions au moins; c était pour lui une manière de me "dominer" même gentiment; oui mais on ne domine que celui qui compte même un peu, pas un inconnu, ou quelqu'un qui vous est indifférent. De mon côté sous le choc de la surprise j essayais d aligner de petites choses en ma faveur mais je crois qu il n écoutait pas...

 

D'un autre côté me prendre dans "sa" voiture avec son épouse, que moi, pas d'autres n est-ce pas une preuve de proximité?

Je ne saurais conclure.

Mais comme je suis pessimiste et d'humeur pessimiste (légèrement teintée de tendances paranoïdes) j opterais pour la première hypothèse, celle de l'écrasemnt de l autre perçu comme insignifiant, définitivement insignifiant.

Je me demande si la psychologie du riche ne comporte pas nécessairement cette dimension de mépris.

Cf Macron et le petit peuple jeté aux oubliettes de l Histoire...

Mais ceci est une autre histoire...et la même et toujours.

Le Musée Balzac, au fait, qui a excellé dans sa peinture de la richesse dans tous ses aspects, se trouve dans le 16ème, rue Raynouard.

Nil novi sub sole

 

 

 

 

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Commentaires
M
désolée, j'ai pensée pourquoi ? que cette personne était asiatique. De la façon dont vous la décrivez, elle semble chaleureuse, Chez nous, quand on reçoit quelqu'un pour la première fois on lui propose de visiter la maison, les gens aiment ça.Jamais je n'ai pensé que c'était pour en mettre plein la vue aux invités.Tout le monde est curieux. Montre moi comment tu vis, je te dirai comment tu es ! Déjà quand on fait le pas d'inviter quelqu'un c'est que nous avons des atomes crochus avec. Beaucoup de personnes aiment montrer leur "privé" je pense que dans le cas de votre ami, il l'a fait sans pour cela vouloir vous écraser, comme les asiatiques il es fier de sa réussite, elle ne lui ai pas tombée toute crue. Il a fallu des sacrifices venant du milieu simple dont il semblait venir, quand les copains se divertissaient couraient les filles, lui planchait sur ses études de médecine, j'ai vu ma fille n°3, quand elle était étudiante en médecine, ce n'est pas rien ses amies parfois voulaient la distraire et ce n'était pas facile elle a bûché dur, lui aussi certainement il s'était comme Annabelle donné des objectifs à atteindre. les premières années de jeunesse n' ont certainement pas été facile, pendant que les autres s'amusaient. Nous faisons certains choix et nous devenons ce que nous souhaitions dans ce cas là. Il ne va pas cacher ses bibelots d'art parce que vous venez, il vit dans cela et il aime en faire partager ses amis, c'est comme partager une culture. Il ne faut pas tout de suite voir le négatif et juger. Certains, montre moins leur réussite, d'autres se font plaisir en achetant ce qu'ils n'auraient pas pu avoir s'ils étaient resté au bas de l'échelle. Nous allons bien dans les Musées, les expositions pour admirer des belles choses, là c'est pareil, s'il vous écrasait vraiment, il ne vous fréquenterait pas et ne vous inviterait pas chez lui et ne vous racompagnerait pas en voiture. Quand vous êtes allés chez des élèves riches, on ne vous faisait pas visiter la maison, on vous laissait au rang d'employé, là vous êtes au rang de l'amitié, d'autant plus que vous le connaissez d'avant. Il ne faut pas critiquer les gens qui ont beaucoup d'argent, on s'en moque le plus important c'est nous, notre bonheur, l'envie d'être heureux. L'argent pour certains y contribue mais ce n'est pas le cas pour tous. En plus il y en a qui l'expose dans le bling bling et d'autres dans des oeuvres d'art. J'avoue ne pouvant pas m'acheter des oeuvres d'art, je suis contente de pouvoir les admirer chez des gens qui ont la chance d'en avoir. Alors réfléchissez bien à ce côté sombre de vous.
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M
Bonjour Jean-Louis,<br /> <br /> Cet homme d'un milieu simple qui a bossé pour y arriver et se sortir de sa condition. Je pense qu'il ne faut pas y voir un écrasement. De la façon que vous le décrivez il y a autre chose de convivial. Il est fier de montrer qu'arrivé dans la dernière partie de sa vie, il a réalisé ses rêves enfouis de ses jeunes années. Il ne faut pas oublier que c'est un asiatique, je connais très bien les asiatiques ils sont fiers naturellement, le paraître compte.La fierté est innée en eux. Ils la développent ou pas.<br /> <br /> Vous faire visiter son appartement une preuve de considération, une preuve d'amitié. C'est un peuple qui revient de loin et qui a été opprimé longtemps par les français, ils ont pardonné ; mais il reste au fond d'eux une fierté de naissance qui a toujours été écrasée par les colonisateurs, alors ceux qui ont eu la chance de s'en sortir à force de travail, de sacrifices ils savent la valeur des choses et pour eux petite revanche involontaire c'est de faire partager à ceux qu'ils apprécient leur réussite. Je vous assure, rien à voir avec les nouveaux riches, qui eux n'ont pas cette sensibilité asiatique. Souvent ces asiatiques là, en plus de leur réussite ont une grande culture qu'ils ont apprises souvent à force de vouloir se sortir de la médiocrité de leur pays, tout en faisant ressortir leur raffinement. J'ai plusieurs amis vietnamiens, cambodgiens, j'ai vécu 6 mois avec un asiatique très cultivé, je connais tout de sa vie, il est sté mon ami et je pense que votre analyse n'est pas la bonne. Il faut savoir parfois trier le bon et le mauvais, votre tendance pessimiste vous empêche de bien faire la part des choses.<br /> <br /> En attendant, j'ai aimé ce billet et j'aurais aimé connaître ce couple. Il ne faut pas oublié que dans les couples d'un certain âge, la femme reste très discrète et parfois elle a un visage sévère, dans leur culture c'est ainsi. Evidemment les jeunes générations ne sont plus comme ça. Sont comme votre ami soit les enfants adoptés ou élevés dans des familles françaises. Avant Jean-Claude quand nous avions fait nos démarches d'adoption c'était vers les pays asiatiques que nous devions aller. J'ai vécu les arrivées massives dans les années 1975, j'ai fait des kilomètres depuis ma province pour apporter des vêtements dans des centres d'hébergement où ils étaient réfugiés. Regardez comme ce sont des courageux, c'est cette génération là, qui a créé le quartier chinois dans le 13ème. Je suis née dans ce quartier où les oiseaux chantaient dans les pavillons de la butte aux cailles. Ils ont transformé le quartier et c'est bien ils se sont intégrés sans faire de vagues.Ce sont des gens courageux. Alors Jean-Louis n'y voyez-pas son étalage de richesse, prenez le comme un honneur d'avoir vu que certains de rien arrivent à beaucoup. Si les français n'étaient pas autant assistés ils auraient appris à s'en sortir autrement. Et vouloir faire partager de belles choses, c'est gratifiant Moi, j'adore ma maison je veux toujours qu'elle soit belle et j'aime la montrer sans aucune arrière pensée.<br /> <br /> à bientôt
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