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Choses vues entendues sues
25 mai 2019

Mon rapport au passé

Avant toute chose, je tiens à remercier mes deux amis virtuels qui m'aident, chacun avec ses moyens propres et les deux avec une authentique sympathie.

En effet, c est un moment très dur pour moi, je pense, sans exagérer aucunement qu'il est l un des deux ou trois les plus difficiles que j ai eu à vivre...

A ce propos, "rencontre" téléphonique avec mon frère suite à la réception de papiers sous l 'enveloppe du "Clos des Meuniers" où ma pauvre mère est installée en banlieue parisienne. Je pense au pire (c'est moi, çà!); j ouvre fébrilement les deux documents à en-tête de l'administration des Impôts et de la Mairie de Paris; je parcours trop vite ces papiers et me dis: "de toutes façons ce doit être des augmentations de prix". Téléphone à mon frère, étonné de recevoir des papiers alors que lui gère. Il s'avère que  la petite allocation que reçoit ma mère est une peu augmentée, élections obligent; l autre document étant à joindre à la déclaration de revenus. J'ai une longue conversation avec mon frère: noter que c est toujours moi qui initie un entretien téléphonique, jamais, jamais lui. Certes il doit avoir ses soucis, qui n en a mais je suis son unique frère, etc, on connaît ici ma chanson..

 

Il m a dit être inquiet pour le financement de l hébergement de notre mère, la réserve dans laquelle il puise étant épuisée et les locataires de son bel appartement du 15me ayant des retards de paiement. Du coup, il me demande de verser 100 € en plus et lui idem...Je reprends ma double proposition, déjà faite: 1) transférer ma mère dans un autre EHPAD, en lointaine région parisienne; au grand jamais, répond-il, "ils" la tueront par vengeance (elle est si fragile); je suis sensible à l'agument, on sait la condition des personnes de très grand âge, ici. 2) l'aider dans la gestion plus difficile qu avant des affaires de notre mère (qu est-ce qui devient facile de nos jours?). Niet.

Puis on aborde d autres sujets, la politique; nous partageons une tenace détestation de la sinistre équipe au pouvoir et de son chef muré dans un égo de béton; il m'a conseillé de voter pour faire oeuvre de "salubrité publique". Je pense voter pour le parti animaliste.
Puis çà dérive vers la situation existentielle très tendue de votre serviteur; mon frère me parle de médicaments à prendre en plus grande quantité (est-il devenu médecin?); mais une fois de plus il ne me comprend pas; limites de la communication: autant nous avons un goût commun pour les sujets de société, autant pour lui je suis un reste un être indéchiffrable, un EMNI (un objet marchant non identifié) la réciproque est sans doute vraie.

Puis j ai réfléchi un peu sur la valorisation chez moi du passé surtout dans les périodes de très grand désarroi.

Je me suisw remémoré des moments paisibles, par exemple le séjour à Chamonix avec un couple ami, lui ex-collègue, prof de lettres classiques et, elle, originaire du Maroc, une "expatriée" comme moi, son Maroc adoré qu'elle évouait sns cesse, son Casa, sa belle piscine...J ai une bel album un certain Jean-Louis Cohen, architecte et historien sur cette ville; magnifique en effet (et sur...New-York).

Cela me fait du bien, ce calme d alors, la coexistence harmonieuse avec ce couple, l aménagement de plages de solitude pour les deux parties, le bel hôtel donnant sur les sommets alpins, les jeux de la lumière vers le soir, passant du rouge, au rose, au vermeil et la brusque extinction des couleurs, plongeant la chaîne des Alpes dans la une demi-obscurité "sale".

Je me susi interrogé: pourquoi chez moi cette valorisation du passé.

Bien, j'ai d'abord remarqué que la remémoration était, c est clair une fuite hors du présent trop dur; autre temps, autre air, autre milieu (ainsi de cette bella Italia d hier). Mais les choses sont toujours plus compliquées. Et voici ce à quoi ma réflexion ma conduit: le passé est chez moi un "remède" aux bleus de mon âme même si ce passé était disons neutre. Alors quoi? Je crois avoir trouvé la réponse. Le passé a été d'abord un présent vécu au présent (il sera avec le passage du temps le passé de même que le présent, celui de la frappe sur le clavier du passé et ainsi de suite) et de fait il pouvait être sans intérêt comme présent mais la mémoire en subtile metteur en scène du Temps va lui donner une coloration, va le réaménager (comme le confirment les études scientifiques la mémoire reconstruit constamment; elle n est pas un disque dur, le bien nommé) et le passé, présentifié devient une aide face au présent difficile;

Mon labum de photos est pour moi un album mental, virtuel et un jeu sur le passé.

Le passé est revécu à partir de l actuel, un peu comme on se retourne vers l arrière; lorsque je revenais en train de Chamonix je me souviens; à un point précis du trajet assez brutalement, la neige des sommets disparaissait;  c en étéit fini du sublime de la nature. Plus de poésie. On était déjà à Paris... Et ce geste de ma part, je me retournais une ultime fois pour encore un peu apercevoir les splendeurs de la chaîne des Alpes.

J ai pensé de manière plus générale qu on pouvait catégoriser les êtres: êtres portés sur le passé, "les passéistes", sur le "présent", les pérsentistes et vers le futur, "les futuristes".
Je ne porte aucun jugement de valeur mais cette distinction en vaut une autre et peut rendre compte partiellement des difficultés inhérentes à l échange interpersonnel.

Lamartine était un admirable "passéiste"; j'ai relu ce petit chef-d'oeuvre "le lac", on comprendra.  Kessel un présentiste de même que tous les hommes et femmes d action: hommes d affaires, explorateurs, etc. Et Jules Verne un "futuriste". Peut-être les humains à la personnalité la plus riche sont-ils capables de jouer avec les trois axes du temps? Proust par exemple même si sa "recherche du temps perdu" se présente comme une quête éperdue de sa jeunesse. Contemplant un tableau il était bien présent au présent mais en virtuose de l imaginaire je crois qu il savait donner au temps toute son épaisseur et l enrichir de l avenir. Tout artiste à mon avis ressent  à partir de très minces indices de petits signes du futur...

Et voilà "pourquoi votre fille est malade", euh...pourquoi j aime me blottir dans mon passé...

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Commentaires
M
Bonjour Jean-Louis,<br /> <br /> Voyez-vous le pouvoir des albums de photos, vous avez revécu des moments heureux et cela vous a fait du bien, on le ressent dans ce billet. <br /> <br /> Nous sommes ce que nous sommes et la phrase suivante relevée dans votre message plus haut : <br /> <br /> J ai pensé de manière plus générale qu on pouvait catégoriser les êtres: êtres portés sur le passé, "les passéistes", sur le "présent", les pérsentistes et vers le futur, "les futuristes".<br /> <br /> Moi, je suis passéistes et j'en suis heureuse, car il me permet de comparer avec le présent et de voir que nous ne sommes pas si malheureux que ça. Jusqu'à mon dernier mariage, j'ai eu une vie compliquée et malheureuse des moments terribles comme la perte de ma fille, mais une fois installée dans une vie simple sans prise de tête, j'ai pu analyser ces années de galère et en conclure que sous un autre angle, elles ont été aussi enrichissantes et je range dans un coin de mon esprit le négatif pour faire revivre le positif ; ce n'est pas pour cela que j'ai tout réalisé, mais j'en ai fait des choix. Bien évidement j'ai des regrets de ne pas m'être donnée plus de moyens pour arriver encore plus haut. mais le principal c'est que malgré tout je me sens heureuse avec des manques soit ! <br /> <br /> Bonne journée à bientôt
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