Une époque de merde
C'est presque en me faisant violence que je reprends le fil rompu de ce blog que j avais entrepris il y a quatre ans pour...beaucoup de raisons; parce que je désirais me sentir moins seul, moi qui le suis depuis toujours mais avec plus d'acuité à présent dans la dimension subjective de la solitude, parce que je souhaitais m'exprimer et ainsi prendre le relais d une psychothérapie d un quart de siècle, pour écarter la peur de la mort.
Et pour faire face à "une époque de merde"; c est la réponse qu a fait Alain Delon aux journalistes alors qu il recevait au festival de Cannes les palmes d honneur. Je n aime pas particulièrement l acteur-vedette mais je m'incline devant ses prouesses et les souvenirs qu il laisse; magnifique dans "Rocco et ses frères" notamment.
Un acteur qui joue d instinct tel un animal, un fauve je dirais plutôt; il vieillit lui aussi comme moi, comme nous tous. Mais la mort justement ne lui fait pas peur et cela lui ressemble si bien...
Une époque de merde; tu ne crois pas si bien dire!
Entre la furie anti-islamique en Inde, pays qui m a tant marqué et jusqu'à présent, la détresse des chrétiens d Irak (émission de F Culture) l'hiver qui s'abat sur la France comme si on n avait pas assez de problèmes déjà, la mascarade politicienne , les mensonges des médias, l'intolérance ici et partout dans le monde. Sinistre régression universelle. Un exemple entre mille: les homosexuels se cachent pour ne pas être agressés; j ai vécu la liesse de 68 et le vent de liberté qui soufflait sur ce pays (en France les agressions anti gays se multiplient) est retombé. Un petit réconfort: le jeune chanteur "transsexuel" Bilal qui reprsenatit la France à Tel Aviv au concours de l Eurovision a perdu mais grand seigneur il a justement dit sa joie d avoir représenté la France, d avoir simplement été admis au concours. Ce garçon est a minima intelligent, à n en point douter.
Dois-je rappeler qu on ne choisit pas d être homo, gay, bi, autiste qu on l est, point...Les crétins qui s attaquent à ces minorités le savent-ils seulement. Au fait pourquoi réclame-t-on de ces minorités de se contraindre, de se faire violence, de se renier alors que les autres, les "normaux" eux peuvent donner libre cours à leur sexualité. Je rappelle que la pulsion sexuelle est un donné biologique et l inhiber est nuisible pour l équilibre.
Platon, Michel-Ange, Léonard de Vinci, Oscar Wilde, Turing, Wittgenstein, Proust l étaient, homosexuels comme Susan Sontag, Violette Leduc, Virginia Woolf, d'autres grandes dames contemporaines dont je tairai le nom par discrétion étaient ou sont "lesbiennes" (de Lesbos, île de Grèce, celle de la grande poétesse Sappho. Il ne s'agit pas pour moi de faire l apologie de ce penchant, non. Mais laissez-les vivre; que les abrutis qui les attaquent, souvent férocement sachent que c est déjà assez dur d être un marginal en soi...
Je suis de plus rejeté par mon compagnon de voyage à qui j ai tant donné sans compter (moi qui suis plutôt du genre avaricieux) dont j appréciais les petits messages dans la nuit qui me sécurisaient; j envoie tout récemment un sms empreint de gentillesse, d e générosité, d ouverture. Pas de réponse: on progresse: de la réponse sobre à la réponse dure (pourquoi?) à la non-réponse: un chien aurait eu droit à plus d égards.
On se referme de plus en plus: je rappelle que je n aime pas Paris (du moins je ne l aime plus) à cause de la froideur de ses habitants...Sans compter les dyfonctionnements multiples au quotidien eux nouveaux. Libéralisme sauvage oblige.
J'ai évoqué un des signes de ce renfermement; je lisais qu aux Etats-Unis des micro-groupes se créaient (folie des temps: le nombrilisme se porte bien, lui) tels que "l association des lesbiennes afro-américaines de trente à quarante ans" etc...
J avoue que par "effet de halo", j ai même envie de quitter la loge (à la dernière séance deux membres s étaient moqués de moi parce que je n'avais pas fait la réponse attendue. Hier quelqu un "qui m aime bien" (oui je préfère les guillemets) m'a sollicité pour une "promotion" par sms; j ai répondu que apparemment je ne faisais pas l affaire dans mes fonctions alors quel sens une promotion? Il faudrait savoir...
Les gens autour de moi dysfonctionnent: diagnostic de la thérapeute, elle observe autour d elle ce dysfonctionnement. Pas de veine en ce moment: l école de méditation (un des derniers rares plaisirs s est déportée au fin fond du diable; j aimais tant me rendre dans le 14me les dimanches. Non, terminé; où le global s impose au local, les prix flambent à Paris suite à la gentrification; ras le bol de toutes ces publicités qui me proposent un estimation de mon petit appartement...Crever pour crever, autant crever ici...
Epoque de merde, tu las dit bel Alain! Entre le silence de ma copine Cécile, je ne comprends toujours pas (peut-être suis-je bouché?) et l épisode de ces "amis" qui ont passé près d une heure à critiquer mon chez-moi (çà je sais, la plupart des appartements sont de véritables musées à côté du mien et pusi après?)
Maigres compensations: je multiplie l'acaht de livres comme si j y trouvais la tendresse que je n ai plus...J ai encore ces élèves, certes mutiques ou fébriles mais bon ce contact avec les jeunes a toujours été pour moi une manière de mieux vivre un deuil pesant et ancien... J
Je continue à méditer et je me dis de plus en plus et alors? Et puis les près de 1000 followers sur Linkedln et alors?
Je ne le dirai jamais assez: cela ne rempalce pas le contact (le mot est assez clair: contact comme toucher comme corps comme proximité).
Epoque en effet impitoyable, où triomphe les anti-...
Platon pensait que le monde avait été créé par un démiurge, pas un dieu, une sorte d ouvrier de ce fait moins parfait. Influences pythgoriciennes voire égyptiennes...Pourquoi pas?
On comprend cette conception, aujoud'hui plus qu hier!