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Choses vues entendues sues
13 mars 2019

Le besoin de se rassurer

Je fréquente depuis quelques jours le forum qu est devenu Linkedln et m en félicite malgré une possibilité pour moi de me transformer en addict.

J avais parlé il y a peu d une tendance lourde: cette prevalence de l Art chez les participants qui pointait en creux la laideur du vécu.

Aujourd'hui je releverai un autre marqueur: la valorisation des exploits de personnes handicapées.

On envoie à la communauté de petits clips montrant des personnes handicapées se depassant et accomplissant des actes incroyables à la Helen Keller.

Bien entendu je partage l enthousiasme des internautes médusés. 

J aurais tendance à penser que nous sommes tous des handicapés; il suffit de creuser un peu; les handicaps ne sont pas toujours visibles; le talon du héros Achille tempigne de la pérennité du handicap de même que le begaiement du prince des orateurs, Demosthene.

Sans compter tous ces sportifs ayant surcompense une infériorité et ces intellectuels ou artistes brillants affligés d un défaut, de Beethoven à Matisse sur le tard.

Adler, psychiatre viennois en a fait la theorie peut-être systematique; les theories moncausales me laissent sceptiques.

Cependant si la réalité de la force que donne nos faiblesses est patente,  l enthousiasme que génère chez nos contemporains les exploits des personnes affligees par leur insuffisance est en lui-même à interroger.

Il me semble que les gens se rassurent par procuration; comme si le culte de la performance couplé au productivisme fou du capitalisme rendait les gens incertains et en quête de modèles pour eux-memes.

Mais il n y a pas que cela et plus inquiétant: cette mise en exergue atteste du declin de l humanisme.

Je veux dire: tout se passe comme si l humain ne supportait plus sa finitude, sa petitesse, sa médiocrité, ses limites.

En temoigne l inquietante vogue des mouvements trans et posthumanistes.

J aimerais me référer à deux grandes civilisations matricielles: la grecque où les philosophes nous mettent encore en garde contre le danger de l hubris, de la démesure; les dieux n aiment pas la concurrence et tout ou tard le superman est dechu; temoin Icare qui voulant atteindre le Soleil voit ses ailes se detacher de son corps.

La civilisation chinois traditionnelle insiste sur le juste milieu propre à l Homme.

Je sais bien: celui-ci a toujours rêvé de se depasser comme l a théorisé Nietzsche avec son image du Surhomme.

On sait ce qu en a fait la barbarie nazie.

Cette actuel culte de la performance est inquiétant pour ce precedent historique, pour la competition feroce qu il laisse à entendre, pour le déni de réalité qu il suppose, pour la concurrence folle avec l intelligence artificielle qu il pointe, pour le mal-être qu il exprime.

Je terminerai par une leçon que nous donne l Asie: le sage ne fais rien; il observe, laisse être, n attend pas de resultats mais chemine avec patience et courage.

Les resultats s il y en a viendront d eux-mêmes.

Dans la Bhagavad Ghita, le heros Arjuna a peur de livrer bataille et c est un dieu, Krishna déguisé en cocher qui lui insuffle le courage.

Dans le monde chrétien le chevalier ne craint pas la défaite car il s en remet à Dieu.

Notre monde en perdant avec sa culture et son histoire tout repère s effondre car ce qui lui manque le plus c est la juste appreciation des limites de l humain soit de ses possibilités réelles, celle-là!

 

 

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