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Choses vues entendues sues
10 mars 2019

Le cerveau de cristal et l opacité du monde

Je m etais inscrit depuis longtemps à ce colloque sur le cerveau à la gldf: assistance nombreuse, le temple P.Brossolette etait comble mais très vite m a frappé la gravité de l assistance, comme une tristesse sourde.

Pourquoi, me dis-je? Le ciel très gris, ma fouille à l entrée du magnifique edifice, l agent de sécurité abec un chien imposant, moi-même qui projette ma propre humeur pour tant de raisons que je decline ici.

Le sujet était passionnant, le cerveau étant le moins connu de nos organes; or nous avons eu droit à un plateau prestigieux de chercheurs, expérimentés ou jeunes déjà brillants.

On est capable aujourd'hui de donner du cerveau une cartographie en 3D; une experience montre qu une zone minuscule s active à l occasion d un.petit acte ou de la simple representation du meme acte ou même du projet de l acte...

Malgré les problèmes de son (franchement au 21me siecle on a presque toujours des difficultés entre micros baladeurs, filaires et gens qui ne savent pas parler devant un micro!) j ai bien retenu quelques points: le cerveau n est pas un ordinateur même s il peut battre son competiteur humain au jeu de go; il edt eminemment plastique, se rabougrit dans Alzheimer mais se developpe si on apprend, ou marche ou médite; une petite structure change de forme si on acquiert de nouvelles compétences: l hippocampe à la base et en arriere du cerveau.

Un moment fabuleux: à  l ecran l image tridimensionnelle de telle zone avec la dynamique des points lumineux balisant l activation suite à une tâche; de même ces équations complexes rendant compte des opérations de notre organe mettant en jeu quantité de paramètres...

La science progresse à grande allure servie par des hommes et des femmes brillants; nous pouvons suivre le comportement d un seul neurone...

Sans compter les retombées au plan medical. La science du cerveau en est à ses débuts; on a beaucoup découvert et tout est à decouvrir.

Je retrouvais dans cette noble activité de la recherche scientifique decourageante et exaltante à la fois mes propres activités de recherche quelques six annees passionnantes muni fes recommandations de mes profs de fac, ce climat d effervescence et de decouragement, ce perfectionnisme obligé, cette autocritique et cette critique par les pairs. La nature ne se laisse pas devoiler si aisement; elle oppose à ces audacieux son opacité et ses strates d énigmes; elle tend constamment des défis ardus à ces pretentieux qui osent la "chercher"; les chercheurs doivent s armer de grande patience, affronter l ironie des collègues, defendre le morceau, battre la concurrence internationale, s exprimer avec force pour defendre leur thèse; l Homme dans sa lutte millénaire avec Dame Nature déploiera toutes les ressources de son intelligence, de sa créativité et de son désir. Il doit mettre en oeuvre sa ruse, la métis des grecs  celle d Ulysse. La Nature, on croit l avoir comprise mais non tout est encore à refaire; on a surestimé ou sous-estime telle variable; on a pris ses idées grandioses pour une réalité  qui n en a rien à faire; il faut s armer d humilité et d orgueil, de courage et d autocritique; il convient d approcher les choses avec astuce, en faisant le pas de côté décisif, aborder le fait de manière non conventionnelle, sortir du geste commode et ordinaire, réfléchir, lire les auteurs, debattre sans fin, refaire les montages experimentaux patiemment; et si on s etait trompé dans l interpretation des resultats...

Bien entendu l immense majorite des chercheurs se limitent à  l exploration d un tout petit domaine tres balisé. 

Les plus grands savants sont drs visionnaires comme les grands poètes: Galilée, Newton, Einstein sont traversés de fulgurances et d illuminations, parfois le fruit d interminables colloques internes.

Il est etonnant de savoir que le genie d Einstein n a tp9ujours pas été réfuté par la physique la plus en pointem.

Lavoisier, Pasteur, Turing brûlent les étapes, voient ce que nul ne voit avant eux.

L imagination, l observation, la reflexion, le courage, le fort desir de vaincre, tant de competences...

Fleming a découvert la penicilline par hasard mais ce hasard se presente à  ceux qui l attendaient depuis toujours.

Mais je crois que nous sommes tous de petits chercheurs lorsque pour ouvrir une boite de conserve plutôt que de nous acharner nous essayons un abord neuf; la nature n aime pas être violée mais elle cède à la douceur et à une sorte de connivence malicieuse, telle une femme convoitée sensible aux stratégies subtiles et enveloppantes plus qu aux attaques frontales.

Toute cette complexité donne à reflechir au plan metaphysique: quel mystère que cette nature rebelle à  lintelligence finisse par se révéler enfin...

Les anciens indiens pensaient que la creation de l univers etait un jeu divin: lila.

Un jeu pour lui et pour nous.

Et après tout le joueur d échecs n est-il pas comme le savant, patient, perseverant, essayant sans cesse, renonçant puis reprenant dans un duel sans fin où entrent amour et haine.

Le combat de l homme avec la nature est sans fin comme pour lui donner l occasion de  mettre à  l epreuve ses plus hautes capacités intellectuelles, morales, physiques, affectives.

J ai toujours admiré les savants et ce pays, la France a tant donné à  l Humanité...

Mais l auditoire hier etait triste.

La France ne croit plus à son genie.

Lors de ma meditation du soir j eclatais en sanglots.

 

 

 

 

 

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