Europe malade et moi en souffrance
La crise française perdure sans qu' apparaissent vraiment des solutions puisque la pièce se rejoue tous les samedis, je veux dire celle des Gilets Jaunes.
Paris reste le centre névralgique du.mouvement; cette ville devient invivable; elle l était déjà mais la détérioration du quotidien se poursuit.
Contrepartie de l hypercentralistion jacobine, instituée de longue date.
Et le petit Moi dans tout ça ?
Pas terrible avec l acme du mal-être la nuit.
La séance de psy de mercredi dernier m a été difficilement soutenable, comme je l ai rapporté; Heureusement, mon intervention dans un lycée privé m a un peu réconforté.
Je me suis prouvé que je pouvais encore agir de manière satisfaisante.
En effet ainsi que je disais à mon frère par téléphone, je dois en un âge assez avancé recouvre mon autonomie et au delà plus structurellement mon identité propre et un rapport au temps plus "sain".
Je m explique: étant enfant je fus mis dans l incapacité de vivre à mon rythme propre, ma mère jugeant que je ne répondais pas à ses propres normes m installant dans l habitude de vivre à son image.
Faisant d une pierre deux coups, elle assurait sa propre personnalite en me subjugant et en façonnent la mienne.
Les résultats sont considérables.
Ma propre temporalité à été "brutalisee"; j étais sans doute trop lent pour elle; aussi elle faisait à ma place. Entendre en se substituant à moi et en raptant mes capacités propres, aussi modestes aient elles été.
D ou une insécurité intérieure (que suis-je? Que puis-je?)
Et un rapport au Temps difficile.
Il m est difficile de préciser avec toutes les nuances voulues.
L image du gel me vient à l esprit; il m apparaît que très vite je me suis retiré dans une sorte d abri et me suis construit un refuge artificiel avec un temps à moi, un temps "défensif" où je n aurais plus à subir un temps étranger, un temps artefact, un temps arrête, un yemps8immobilise, un temps qui ne passe pas, un temps parmenidien où tout durerait...
Le prix à payer est double: difficulté à faire avec le changement et retour au passé dans la mesure où je suis en pays de connaissance.
Il est sous contrôle en quelque manière.
Le neuf, de ce fait, me déstabilise car il m arraché à la répétition du même, qui m a servi de refuge "personnel.
Mais j ai conscience de l embarras de mon expression.
Ce n est pas aisé à dire, les choses du Temps; je compte y revenir.
La séance de mercredi dernier à été pénible; il y a de quoi, cette injonction "mémento mori" je l ai sentie comme une attaque violente contre le mur de ce temps à l abri du kidnapping de ma mère.
Mais comment en vouloir à une femme qui agissait en toute "bonne conscience" avec son premier né?
Une femme qui s est construite en partie sur mes décombres.
C est maintenant ou jamais que je dois construire ce qui a été détruit.
Le défi qui est le mien: me reconquérir tout en ayant moins de moyens.
C est le challenge suprême ...
Freud avait raison: répèter c est une défense contre le Temps et contre la mort et en définitive contre la vie du coup.
Dans la mesure où la vie livre un combat permanent avec la mort.
Mon combat actuel avec le Temps évoque dans ce qu' il a de décisif le titre de l oeuvre majeure du philosophe majeur du 20me siècle, Heidegger "Être et Temps.
Comme humain j ai à me confronter avec ce temps: comme une jeune pousse paradoxalement je dois l apprivoiser ce Temps que je n ai pas su ni pu identifier et pour cause.
Il y a à être ce que je suis face à ce qu' il est.