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Choses vues entendues sues
12 décembre 2018

Institut Goethe, musique et moments de grâce

Hier soir me suis rendu avec une amie à l Institut Goethe dans ce beau quartier d Iéna, élégant et sobre.

Concert de piano (Debussy: ce que j aime ce compositeur! Eötvös, Messiaen, Ravel); je suis très exigeant en la matière et trouvais que le jeune pianiste était bon techniquement mais froid; il s est vraiment épanoui pour le dernier morceau: des pas sur la neige de Debussy)

J oubliais Schumann avec ses Kinderszenen; ici encore il y a les notes mais ce qui porte les notes et les fait vivre, l émotion qui transporte avec l interprète le public n y était pas.

J aime bien la salle, moderne, propre, toujours bondée; public de parisiens plutôt d un certain âge et cultivés; avant on a en plus la possibilité de goûter: excellentes pâtisseries "locales".

A la sortie du concert j ai donné mon avis à Cécile elle-même grande musicienne: "Gaspard de la nuit" de Maurice Ravel, le compte y était mais le climat de mystère avait disparu ( j avais en tête l interprétation unique de Samson François)...

Je m en suis ouvert auprès de personnes visiblement mélomanes et habituées; un des messieurs était d accord avec moi mais me faisait remarquer que ce n est pas toujours bon de comparer, ce que je comprends aussi...

Sinon devant la salle discussions animées avec Cécile et son mari que j'ai trouvé vieilli (la retraite ne doit pas être facile pour cet homme robuste qu adorait son métier, visiblement); autour de la situation politique, de l avenir qu il pressentait sombre, de l antisémitisme (mais aussi, plus discret, d un certain philosémitisme sinon il y aurait eu plus de disparus en France lors de la 2me guerre mondiale; dont acte). Mais le couple a un énorme souci, un garçon de 27 ans cloué devant l ordinateur; sa mère le suppose Asperger (ce dont je me doutais). C est bien attristant; chacun ses problèmes...

L Allemagne a été un thème qui  s'imposait en ces lieux avec la question insoluble; comment et pourquoi le nazisme dans ce peuple  d exception? Je ne sais toujours pas mais au moins un facteur; ce garnd peuple a été inutiment humilié par le Traité de Versailles, reconnaissons-le.

Curieusement un souvenir soutenait ma perception du présent en "toile de fond", mon propre voyage à Berlin à l époque du mur et cette convivialité extraordinaire jadis des habitants dans une ville insularisée dont on savait le taux de suicide à l époque le plus élevé du monde.

Moment de grâce; je parle à des Parisiens, çà existe oui comme à Berlin il y a longtemps et dans un lieu magique, loin des tracas du quotidien, loin, très loin des gilets jaunes et des annonces grandiloquentes mais vides du Jupiter déchu.

Mais à mon retour chez moi, seul, la déprime.

Mais au moins un moment volé: de l affect, de la vie, de l amitié avec des inconnus "proches", je me suis senti plus vrai, plus vivant, plus en accord avec le monde.

C est peut-être çà "le bonheur"...

Quelque chose de fort, de surprenant, de léger et de "désarmant"

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