La haine, la culture, la dépression

Je ne me sens pas fameusement bien ce matin encore avec une nuit médiocre malgré les "pilules du bonheur"; j ai ces douleurs à l aine (tiens aine haine) pour lesquelles il me faudra bien consulter. Je n aime pas trop les médecins car je crains le pire (dramatisation anxieuse)...

Bien passons...

Oui j ai titré "la haine" car ce malheureux pays décidément renoue avec son passé le plus trouble; nous sommes très loin des "riches heures" de la France. A chaque jour son lot; l'accélération du temps fait que les corps et les esprits n ont même plus le temps de métaboliser tout ce Mal ambiant; dans une société de devenue de plus en plus proche du "modèle" étatsunien voilà qu un rappeur inconnu fait la une en appelant à la violence anti-blancs, un noir...A chaque jour sa cible; ne nous "inquiétons pas": arabes, noirs, juifs, chrétiens, (eh oui!) maçons, homos, policiers juges, enseignants, et même pompiers!

Un seul mot pour désigner ce maelstrom de haine: folie, qui pour le coup me paraît bien faible.

Franchement je ne comprends plus ce qui nous arrive.

Pour ma part je fais ce que je peux pour ne pas sombrer moi-même dans la déprime encore que...

Je me suis rendu hier dans une librairie près de chez moi, librairie encore existante car le numérique telle une tempête emporte tout sur son passge. J y ai trouvé un peu de paix, un peu de rêve, un peu d oubli. La lecture a très tôt été pour moi un refuge pour me cacher des désordres du monde; à l époque il faudrait dire des évènements violents dans ma famille avec ce deuil impossible. Les livres alors s offraient à moi pour me consoler, me parler, leur parler, m oublier un peu; la paix de l'âme pour un moment. Seul déjà, mon frère étant né bien après et ma mère partie au travail; livré à mes démons je dévorais ces caractères magiques qui m ouvriant un autre monde sans la mort, sans la guerre, sans la perte, sans la solitude...

Je dois à ces livres sans doute d être en vie puisque jusqu à présent la simple vision de ces piles d ouvrages réparent les vieilles blessures; sans amis ni animal de compagnie, j'avais enfin près de moi l auteur qui se racontait et me racontait ces histoires d ailleurs...

La haine folle et l hubris actuelles seraient elles avec un peu de culture?

Les problèmes de fond ne seraient pas pour autant réglés mais avec Freud je dirais que la sublimation est ce qui peut arriver de mieux à nos pulsions.

Je crois hélas que la nazisme et Hiroshima dont les derniers témoins disparaissent étaient avec la montée en puissance de la technique semeuse de mort des signes avant-coureurs de la Catastrophe de ce présent insoutenable...

Avec Auschwitz on sait que la culture peut fort bien coexister avec la barbarie.

Je ne partagerai pas l idéalisme de Hugo selon lequel une école qui s ouvre ferme une prison...

Et le réalisme freudien l emporte décidément sur un idéalisme qui n a plus lieu d être.