Etre riche...

Mon premier cours hier chez un élève du 7me arrt, à deux pas de la Tour Eiffel et du Musée de l Homme ainsi que le visionnage d un film charmant de Jean Negulesco "comment épouser un millionnaire?" me donnent l'idée de ce thème.

Moins que jamais je pense que l argent rend les gens heureux (encore faudrait-il définir cette notion de bonheur...C est une autre histoire). 

Les gens que je suis amené à côtoyer appartiennent à la frange supérieure des classes moyennes ou à la frange inférieure des classes supérieures mais je ferai quelques observations: d abord comme dans toutes les catégories il y a des gens bien et des gens odieux: il me souvient d une famille habitant aussi avenue de la Bourdonnais; un jour j ai du annuler mon cours pour des raisons impérieuse; la réaction n a pas tardé: plus de cours. Autres exemples de ce que fait d humains la "passion" de l'argent (passion triste comme dirait Spinoza): j ai travaillé dans mon jeune âge peu de temps heureusement dan une entreprise de recrutement de personnel spécialisé en informatique. Jamais je n oublierai les propos chargés de haine et le mauvais ricanement du boss: "celui-là, je le descendrai". Paroles de tueur. Une récente émission sur Lehman Brothers: le patron tenant des propos sur la concurrence avant la chute aux conséquences planétaires de cette banque. Cette envie de détruire, avec une joie mauvaise, les rivaux: pulsion de mort à l état pur.

L'argent du moins à ce niveau donne ce sentiment de pouvoir sur les autres (et ce pouvoir car plus que jamais dans cette société dite "libérale, on peut "tout acheter"), cette liberté d agir, de faire, mais le problème c est que ce qui compte (tiens un terme "économique") à mes yeux plus que jamais c est l'amour, l'amitié désintéressée, la santé, la nature, le plaisir tranquille.

L'argent ne libére pas, il enferme, obséde, suscite chez les autres jalousie, servilité, hypocrisie. Le désir de consommer, alors frénétique, se banalise puisque (presque) tout est à portée. Sans compter la crainte d être volé, cambriolé, rançonné, que sais-je encore? Et loin de simplifier la vie il la rend plus compliquée malgré tous les conseillers juridiques et fiscaux. On vous déroule le tapis rouge oui mais jusqu au moment dans la logique du système où suite à une faillite vous  n'êtes plus rien (cf l extraordinaire épisode des cadres supérieurs de Lehmann Bros qui dans l heure quittent l entreprise avec leurs affaires personnelles. "Plus dure sera la chute"...

Dans l émission d ex-employés retrouvés bien après étaient encore traumatisés, ressassant indéfiniment leur désarroi... 

Le filme de Jean Negulesco "comment épouser un millionnaire" montre le puissant magnétisme qu exerce l argent au paradis du capitalisme. Trois jeunes filles un peu naïves (Monroe dans ses débuts, Grable, américaine stéréotypée, et la splendide Lauren Bacall) montent un subterfuge pour se trouver un riche mari; épisodes hautes en couleur et burlesques; en définitive, les recrues s'avèrent être un escroc en cavale, un polygame douteux, un garde-forestier, beau gosse mais plutôt désargenté.
Le film se conclut de manière improbable et joyeuse; l une des jeunes femmes se retrouve finalement mariée à un jeune goujat certes richissime; pour les autres, la déception par rapport au projet initial est au rendez-vous... Mais le film est bien construit, vif et amusant...quoique invraisemblable.

Quant à moi, pour être honnête je reconnaîs être fasciné par ce monde qui m est étranger comme on peut l être par un peuple exotique; cela me fait encore fantasmer par les possibiltés que semble donner l argent à ce degré. Je suis peut-être à ma manière aussi naïf que ces belles jeunes filles. Je rêve et j ai encore cette possibilité de rêver.

Mais peut-être est-il plus sage de laisser ces rêves en leur état de rêve...