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Choses vues entendues sues
30 août 2018

Ce que la langue est devenue

Certes il y a de nos jours plus grave: terrorisme mondialisé, crise économique durable, dégradation continue de la qualité des échanges humainsaujourd'hui je traiterais de ce que l on fait à la langue. Il se trouve que j enseigne le français depuis près de 15 ans sous forme de soutiens scolaire et j ai été un moment critique et ai commis quatre livres; cela signifie que pour moi la lange est une affaire importante. Elle nous permet de mettre des mots sur les choses, les concepts, les ressentis et elle assure l entente entre locuteurs.

Or que constate-t-on?

Le mépris dans lequel on tient cette langue, participant du nihilisme généralisé qui affecte tout. Les enseignants, oui les enseignants qui assurent aux jeunes la transmission de cette langue font eux-mêmes des fautes grossières; les médias rivalisent d approximations et d erreurs grossières touchant sémantique, prononciation, orthographe, syntaxe...Le plus grave est que les gens ne se rendent même plus compte de leurs failles...Quant aux jeunes qui sont "à bonne école" c est à qui parlera le plus mal avec la tendance à abréger, user d une expression phonétique, évacuer la grammaire et utiliser l anglais d'aéroport.

Un phénomène qui prend une grande ampleur me frappe: la néologie galopante; à chaque jour deux trois ou quatre mots ou locutions à la mode; ainsi, ces derniers temps "éléments de langage" a le vent en poupe; il paraît que cette expression est issu du lexique de la toute-puissante "communication" (qui n a rien à communiquer).

Je me suis interrogé sur cette néologie renouvelée pratiquement chaque jour; au hasard, la chaîne de grande diffusion qui en vaut une autre se fait vectrice de ces "nouveautés" dont je ne voit pas vraiment l intérêt.

En fait cette mutation rapide de la langue traduit le désir d'"être dans le coup" à défaut d avoir des idées on a les mots. Où le snobisme n irait-il pas se loger maintenant. Tout le monde n est pas Proust, alors on invente et d une pierre deux coups on pousse son égo (moi je connais, pas toi) et on se met en vedette.

Une fois de plus le culte du Moi, le désir de briller à bon compte, le vernis de technicité, le mépris à l égard de toutes les règles, le désir de faire neuf font exploser les usages,considérés comme obsolètes.

En économie on avait déjà "l obsolescence programmée" (Galbraith); maintenant c est le tour de la langue...

C est grave aussi pour autre chose; les fautes contre le langage atteignent à travers lui la pensée elle-même.

On ne respecte plus la langue ni son histoire ni les valeurs qu elle véhicule ni les règles auxquelles elle est soumise.

Je pense que cet exemple de la maltraitance de notre langue en renvoie à d autres et participe de cette culture de la consommation; tout se consomme et se consume car rien ni personne ne compte.

Tout se vaut donc rien ne vaut rien. Et un penseur actuel de nous dire que l innovation aremplacé le progrès; parfaitement!

On est décidément près de la fin...

 

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