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Choses vues entendues sues
24 juillet 2018

L inquiétant feuilleton

Une partie de cet été qui s'annonce très chaud à ma grande joie (antiphrase dans cette ville rendue étouffante par la réverbération de tout le bâti avec si peu de verdure) alors que je reste ici (sauf une toute petite période) sera un peu mois insupportable par la frâce du formidable feuilleton où la réalité dépasse largement la fiction.

Bien entendu je veux parler des suites de l épisode tragi-comique du chouchou du "président", à savoir le faux policier détenteur de privilèges exorbitants et responsable du tabassage en règle de deux manifestants lors du 1er mai.

Au passage et une fois n est pas coutume je reconnais que le filmage rendu aisé par le smartphone permet à tout un chacun d être un espion ou un lanceur d alerte (éternel ambiguïté du "progrès technique); de plus en plus à travers le monde on ne peut plus faire n importe quoi au plan de la police. Mais aussi chacun d entre nous ne se sent plus aussi libre sauf chez lui, et encore...

J ai pu assister à la télé à l audition de deux grands personnages de l Etat qui devaient s expliquer devant une commission parlementaire; et pour la première fois cette audition était retransmise; encore un signe de l américanisation des moeurs (cela rappelle étrangement le Watergate à l époque de Nixon) et un signe de la prévalence de l image.
Cette prévalence de l image est à interroger. Une fois de plus elle s impose et concurrence l écrit. ( Avez-vous remarqué: de plus en plus, au lieu de livrer un texte sur tel sujet on présente une vidéo, ce qui interroge beaucoup, car le texte me paraît plus riche et plus élevé car la pensée est mise à contribution, non l émotion).

Cela dit chacun des protagonistes était très à l aise à ma grande surprise (une fois de plus ma "naïveté"!) et s est défaussé sur l autre.

Plusieurs commentateurs de l opposition ont pointé l Elysée comme donneur d ordre et premier responsable. La France se transforme sous nos yeux en  république bananière et j en ai honte. 

Ce scandale ou cette affaire d Etat (certains vont raffiner sur le mot) témoigne de la déliquescence de ce régime, à peine commencé.

Au mépris pour le peuple (plutôt pour la majorité de la population; je ne suis pas dupe des bains de foule qui sentent la démagogie à plein tube) voilà que s ajoute le cynisme scandaleux de privilèges indus pour certains on ne sait pourquoi ( j'ai ma thèse mais je n ose la livrer).

Au plus haut niveau des gens sont donc au dessus des lois. ("tel est mon bon plaisir" Louis 14)

Avec beaucoup d autres je dirais qu il y a deux Frances, celle des "super-riches" (à aux les meilleures écoles, la meilleure médecine, les meilleures vacances, les meilleurs logements, les meilleures places) et celle immense de ceux qui sont pressurés par les impôts et qui peinent de plus en plus pour joindre les deux bouts.

Voilà déjà un premier enseignement de cette affaire qui jette un lueur sinistre sur un pouvoir qui tel un bull dozer avance en cassant tout sur son passage et de surcroît accorde à certains des privilèges invraisemblables et incompatibles avec le respect le plus élémentaire de la loi dans toute démocratie.

Et le catéchisme républicain que l on a récité jusqu à saturation lors de la Coupe du Monde vite oubliée, n est plus qu'incantation vide et procédé d autosuggestion déconnectée de la réalité actuelle de ce apys.

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