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Choses vues entendues sues
19 juillet 2018

Méditation, pensée et cerveau

De nombreuses frustrations ont caractérisé le jour d hier, de toutes sortes avec un sujet de satisfaction tout de même: mon dentiste, exceptionnel praticien (j ai connu une bonne dizaine de ses collègues dans ma vie, souvent remarquables pourtant). Je craignais fortement cette séance à cause d une inflammation sous une couronne, fait sans précédent chez moi; je craignais l arrachage de cette molaire de plus très mal située. I, fine, après rapide examen, le praticien, optant pour la conservation, a si tout va bien opté pour une solution moins radicale...

Sinon hier festival de déceptions et de frustrations mais jamais autant qu hier je n ai senti combien l investissement intellectuel, l exercice de la curiosité pouvaient compenser les déceptions relationnelles.

Qu on en juge. J étais très pressé hier matin aussi je ne consacrais qu une demi-heure à la méditation mais je rattrapais un peu le temps perdu le soir tard avant de me coucher (de nouveau la lourde chaleur sur Paris; je me demande parfois si pour moi ce n est pas mieux de vivre plein sud tant nous vivons dans un monde aussi bien humain que "naturel" anormal).

Or brusquement dans le flux des idées, impressions, sensations, représentations, un nom surgit, un de mes camarades de classe de lycée depuis longtemps perdu. Tel un météore surgi de nulle part, ce nom! Pourquoi? Comment? Dans quel réseau d associations. Pas de réponse "rationnelle"! Et là surgit la différence d avec les processus à l oeuvre dans la cure analytique; dans cette dernière, c est le jeu des associations avec souvent la proximité phonétique qui rend compte de telle apparitions ou l interaction avec les mots du thérapeute.

Mais dans cet autre "laboratoire" qu est la méditation, rien de tel. Un pur surgissement, tel un météorite brutalement tombé sur tel point de la planète.

C est dans ces moments que l on constate in vivo l énigme que constitue "le plus complexe objet de l univers" (Gérard Edelmann). 

J ai essayé pourtant de reconstituer en amont les phénomènes; rien à faire; le nom de famille de cet élève, bien reconnu par moi, a surgi du "néant". Mais alors se pose la question. Ce néant ne pourrait-il signer plutôt que sa réalité objective les limites de notre connaissance.

En effet en dépit des progrès constants dans notre connaissance de ce cerveau, siège de la pensée, des émotions si importantes pour Damasio, de notre conscience de soi, cet organe banal à l observation, recèle de nombreuses inconnues. Un autre grand chercheur, Varela, trop tôt disparu a pensé que l exercice de la méditation pourrait nous apprter bien des lumières à ce propos.

Le "pilote dans la machine" semble parfois un peu ivre mais l est-il vraiment?

Je me demande devançant les recherches scientifiques si ces mots, ces noms orphelins ne seraient pas des sortes de décharges comme on sent des picotements dans les membres (une petite zone s allume "spontanément" un peu comme un mouvement involontaire). 
Pour la science "tarditionnelle" point d effet sans cause encore que le causalisme soit fortement remis en cause justement par la physique la plus en pointe. Cela me fait penser à Pasteur qui a brillamment pointé l inanité de la génération spontanée.

Il reste que le fonctionnement de cet organe prodigieux nous pose de sérieux défis (déjà le localisationnisme strict que j ai appris, étudiant, (Von Economo) est remis en cause au nom d une plus garnde subsidiarité des aires cérébrales).

Je ferme la boucle: le bouddhisme a pensé justement le fonctionnement du Réel; pour la doctrine, le causalisme est trop réducteur, trop mécaniste. Un phénomène apparaît dans un réseau de relations; il surgit au carrefour de facteurs multiples.

La pensée n est pas un produit au sens chimique ni l effet d un mouvement de pièces ni une application de telle logique. Au delà de ces modèles à préent désuets, on sent qu un nouveau paradigme opère dans pas mal de branches de la connaissance. Avec Morin le complexe est au devant de la scène de même que la nécessité de l interdisciplinarité pour en rendre compte.
Pensons aux sensationnelles découvertes de la cosmologie. L ordre des Grecs immuable, normé, géométrque, harmonieux (cosmos signifie aussi ornement, celui de Platon avec ses figures tridimensionnelles basiques) fait place à un bouillonnement incessant et à une sorte de chaos. L ironie de l histoire est que les mêmes Grecs pensaient que du Chaos primtif naissait l Ordre régi par le nombre...

Il y a du jeu dans notre cerveau au double sens du terme...et moins de je que l on pense!

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