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Choses vues entendues sues
23 mai 2018

Le choc et les chocs

Je ne sais plus que faire face à l afflux en lui-même pathogène des informations de toutes sortes qui caractérisent ce monde. Simmel le grand sociologue du quotidien a ausculté subtilement ces sociétés urbaines où la population subit un bombardement de stimuli incessant; elle fait ce qu'elle peut pour s en protéger, notamment en se bardant d indifférence (mais attention cette même indifférence défensive est celle qui fait que le SDF du coin soit assimilé à un élément du décor urbain)

Ce préambule pour dire ma propre hésitation: d une part dans les moments d oisiveté je branche la télé BFM (je sais bien l influence des médias mais j avoue que les journalistes, certains en tous cas, savent me toucher ou me convaincre,; j aime bien les interventions d Arnaud, de Jeudy, d Elkrief) et d autre part je sais trop que la télé a pour moi une fonction de dérivatif, comme aurait dit Pascal, de divertissement... C est-à-dire d abrutissement quelque part. Mais je pose une question: peut-on d un autre côté s abstraire de ce terrible monde car nous en faisons partie et de toutes façons avons-nous vraiment le choix, sachant que nous ne vivons pas en ermite sur un sommet de l Himalaya (encore que je présume que même là-bas on trouve du plastique, des papiers gras et autres déchets que nous produisons partout. Triste symbole d un monde lui-même devenu déchet!

J'en arrive (enfin) à mon sujet: le choc justement lié à l exposition aux médias.

De plus en plus notre rapport au monde se fait dans la brutalité brute, la frontalité, l imprévisibilité et donc ce choc...

Qu on en juge: après ce spectacle à peine crédible en tous cas fortement déstabilisant de cette jeune fille voilée jusqu aux épaules élue (élue on croit rêver...un cauchemar) représentante dans un syndicat étudiant important. Un syndicat étudiant, porteur (je le croyais naïvement jusqu ici) de valeurs universalistes et/ou humanistes!

Après ce choc donc un autre lui succède: en plein Marseille et en plein jour un petit film pris au smartphone sans doute nous montre un règlement de compte à la kalachnikoff (Marseille est morte, du moins celle de mes jeunes années, porte d entrée vivante, vibrante, extravertie de la France pour le petit pied noir que j étais lors de nos voyages avec mes parents vers la France verte et "exotique" qui était bouffée d air pour moi).

Choc encore: le "nouveau monde" que célèbre Macron (qu il se réveille de son rêve d un peuple de businessmen et de start upers, de finance et de compétition qui n a de place que pour les gagneurs, les stars, les requins...bref un monde anti-humaniste, un mond de clones, bref) c est celui surtout de la violence (je n'oublie pas l ouvrage prophétique en un sens "l horreur économique" de Forrester).

Où le Réel presque insoutenable rejoint la fiction, elle cathartique des films dits "d'action" à l américaine.

Nous changeeons de paradigme. 

La maison France n'est plus; c est devenu une annexe des usa, ces usa d aujourd'hui; soyons clairs!

Trump-Macron , bises et acolades, çà ne vous dit rien?

Franchement, à tout prendre, en guise de rapports France-Etats-Unis, je préfère ceux illustrés par La Fayette et Benjamin Franklin. Il est vrai cela se passait en des temps archéologiques tant l Histoire s accélère (accélération dans l accélération dans l accélération, au cube en attendant encore plus vite!)

L information-spectacle actuelle traumatise, déréalise, banalise et peu à peu nous transforme en spectateurs consentants d un univers que l on nous inocule peu à peu ...telle une drogue dure auquel lorganisme s accoutume et en redemande toujours plus dans une spirale ascendante de l enfer...

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