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Choses vues entendues sues
8 mai 2018

Premier bilan du blog

Hier j'ai atteint un total de 1000 "numéros" de ce blog que je me suis efforcé de rédiger jour après jour sauf brèves interruptions (en général liées à de courtes vacances). J'ai reçu 2522 visiteurs et 101 messages, pour la plupart encourageants; un visiteur basé en France est très fidèle et j en suis honoré. Sinon le classement thématique varie selon les périodes puisqu il est remis à jour régulièrement par les concepteurs de ce "blog des blogs"; le blog sur le Temps et celui sur la société anxiogène ont eu du succès.

Les pays représentés sont le Canada (Québec plus précisément et je remercie celui qui est devenu un ami fidèle et si bienfaisant par la sagesse active qu il exprime et la richesse de sa personnalité. Merci mille fois! il se reconnaîtra; ses blogs témoignent de sa profonde intelligence du coeur et de...ses connaissances en informatique. Je regrette seulemnt que notre relation soit limitée au virtuel; je crosi qu il me comprendra tout branché qu il soit), la France, les USA, la Suisse, le Belgique, le Brésil, la Fédération de Russie.

Merci à toutes et à tous. Vous me faites du bien sans le savoir; je ne saurais mieux dire. De plus je trouve que vous avez du courage à supporter cette tonalité de pessimisme qui est le mien, avec de petites modulations çà et là. Je suis le premier à reconnaître cette propension, mais reconnaissez que l époque a de quoi inquièter.

Quoi qu il en soit, ce blog répondait et continue à répondre à un réel besoin chez moi; il ne s'agit pas d un jeu mais du je (pas au sens narcissique ou si peu). Du je qui a peur du monde comme il va, de son côté déroutant, difficile, déshumanisé, qui m effare et me laisse souvent interdit. Hier j'ai écouté une sorte de bilan de sa vie par Régis Debray, interviewé à la radio sur son dernier livre, lucide et fortement désenchanté.

Comme toujours chez cet homme, un intellectuel authentique, à la française, comme il y en a de moins en moins ( de grandes voix nous manquent: Sartre, Camus, Mauriac...comme avant l immense Hugo) une subtile analyse de cette époque de rupture quasi géologique (on parle bien d anthropocène) où tous les repères explosent en même temps et où à mon avis l espèce humaine subit une mutation gigantesque sans précédent par sa brutalité et sa radicalité. Debray s est montré totalement désabusé; il ne se reconnaît plus dans un temps qui privilégie l image aux dépens du texte; il se sent marginalisé, hors jeu mais, en sage, s'en amuse; je crois qu il rit jaune...

J ai moi aussi cette cruelle sensation de me sentir étranger dans ce monde bouleversé; du reste c est une des raisons qui font que je m "accroche" aux jeunes espérant naïvement qu ainsi je serais toujours dans la course. Je cite Pascal, on répond You Tube; Victor Hugo, on rétorque tel nom de disc jockey ou de rappeur. La langue française qui ne sert plus qu à rédiger des sms "phonétiques" ersatz des relations vivantes est piétinée par les jeunes générations.

Comment se comprendre? La passion politique, sociale, syndicale n est plus; les experts froids, technocrates rivés sur leurs ordinateurs (au fait le mot est mal choisi; on devarit dire maintenant "déordinateurs") qui en savent de plus en plus sur de moins en moins dictent leur prophéties le plus souvent ratées. Voilà les nouveaus leaders qui impulsent nos comporetments!

Ce qui me terrifie outre me solitude inextinguible (phénomène majeur de ce temps, même en Italie!) c est l'impact de la technologie bruyante, omniprésente, imposée à tous (qui ne peut suivre, restera au bord de la route c est la Loi), du néolibéralime qui privilégie les privilégiés et de la perte des contacts vrais. Les gens, notamment les jeunes, en arrivent à préférer le non-contact , savoir celui médié par les petites machines diactatoriales.
J insiste là dessus: je ne suis pas hostile par principe à la technologie (j avais un oncle radio-technicien et j adorais manipuler des pièces de postes TSF; j étais, adolescent, abonné à "Mécanique populaire") mais à la dévastation qu elle génère en bouleversant les relations humaines et en enfermant les individus dans des bulles qui les font ignorer leurs semblables et les habitue à demander à des machines ce qu autrefois on attendait d un être humain. La nature est à son tour assimilée à une chose, une simple ressource à exploiter, comme les humains. Je suis terrifié par le recul des sentiments durables au profit des émotions fortes et sans lendemain.

Quid de la fidélité, de la spontanéité, de l amitié incarnée? La technologie croit pouvoir résoudre tous les problèmes; c est un leurre dangereux. La technologie n a pas de morale, elle est seulement efficace pour de petits problèmes et laisse sans réponse le mal-être profond qui nous étreint.

Qu a-t-elle à nous dire sur la mort, sur l amour, sur la justice, sur la vérité?

Elle nous coupe en deux et nous esclavagise en nous convaincant du contraire (le marketing, merci, a fait des progrès de géant avec  la com toute-puissante ou le faux s'érige en modèle du vrai): le corps d un côté, l esprit de l'autre; la technologie s adresse au cerveau (et le coeur, bon sang?); la technologie privilégie l abstrait, les chiffres (curieux que le seul scientifique dans l équipe du chef suprême de la start up France soit un mathématicien), les idées et assèche l imagination, les affects, le "nous", l échange vrai. 

L être humain devient une machine, une chose, un objet à jouir et à faire jouir, sinon à exploiter et à instrumentaliser.

Les corps sont morts à l égal des machines, nos nouveaux dieux.

L Homme devient moyen (de faire rentrer des sous entre autres, toujours plus) et non fin, comme nous le prescrit le philosophe des Lumières, Kant, qui reste pour moi malgré l austérité qu on lui a reproché, le phare de l humanisme (vous sentez comme ce beau mot sent à présent la naphtaline; à soi seul c est un superbe indice de l ensauvagement actuel)

La seconde guerre mondiale a bien été la répétition  de notre âge des ténèbres avec ces numéros tatoués sur les cadavres futurs des chambres à gaz (comme sur la peau de SS tête de mort!).

Or il se trouve que j assiste, impuissant, à la montée des périls pourvoyeurs des guerres (pauvreté, fanatisme, racisme, illettrisme, antisémitisme, antimaçonnisme, et j en passe...) sur ce vieux continent qui a joué un rôle unique dans le processus de civilisation jadis.

Je ne veux pas devenir (merci technique, merci firmes transnationales) un ensemble de mots de passe et de codes en attendant les codes-barre pour me donner une identité décidée par d autres. Franchement , çà vous satisfait ce monde artificialisé, libéralisé", mécanisé, irrespirable bref?

Plus que jamais j attends un sursaut de notre Europe qui d urgence devrait renouer avec ses racines judéo-chrétiennes ( l éthique) et gréco-latines (le savoir à la mesure de l humain).

Assez de la paranoïa ambiante, de la schizoïdie, de la passivité bovine devant les images qui surenchérissent dans le culte de l ultra-violence qui nous rend du coup indifférent voire demandeurs (perversité des temps).

Je crois de plus en plus que cette Technique divinisée est un autre visage de la Mort.

J ai peur.

 

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Commentaires
S
Je souligne ce petit bout de phrase "de me sentir étranger dans ce monde " le contraire dans une société aussi malade m'aurait surpris. Dans une société malade se sentir faire partie de celle-ci serait étonnant même.
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