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Choses vues entendues sues
16 février 2018

Destinées du Moi à l époque du numérique

Toute personnalité est certes unique et la perte de chacun est à juste titre considérée comme irremplaçable. Je sais enfoncer des portes ouvertes en disant cela; mais il n en demeure pas moins que la société où nous avons la chance (ou la malchance pour la notre à mon sens) de vivre nous modèle, quoi que nous fassions, quoi que nous pensions, quoi que nous sentions.

Je rappelle le livre fameux de la psychologue américaine Karen Horney "la personnalité névrotique de notre temps" rédigé à une époque archéologique paru en langue française en 1988.

Cette auteure a bien montré la part incontournable de la société dans le modelage de notre être.

Mais qu en est-il aujoud'hui à l heure de la mondialisation (je parlerai pour ma part de mondialisation des problèmes plus que des solutions), de l hyperindividualisme, de l objet-roi sacralisé et d un capitalisme complètement dérégulé.

Personne n a plus d importance et j aurais envie de dire pourquoi pas dans une perspective philosophique comme un rappel de notre humilité; les Grecs l avaient eux compris comme du reste le livre de l Ecclésiaste (de "humus" terre)? Or il ne s agit pas de cela mais de bien plus grave et inquiétant. Un être humain équivaut à une chose. Les exemples abondent et l on sait que le pathologique agit comme une loupe grossissante. Du terrorisme mondialisé aux tueries à répétition américaines on assiste sidérés et impuissants à des actes non pas barbares (c est trop ou trop peu dire) mais déshumanisés, à savoir que les "criminels" sont agis plus qu ils n agissent; de plus leur sensibilité est réduite à rien; leurs victimes sont des cibles, des choses qui bougnet comme dans les jeux vidéo, comme sur les sites de rencontre où on ne rencontre personne que soi-même encore et toujours, que des avatars eux-mêmes changeants et des faux profils.

C est dire l influence d Internet et du virtuel mais il ne faut surtout pas demander aux ingénieurs de la Silicon Valley ou d ailleurs de faire montre d un souci d éthique; non ce qui compte pour eux c est de SE faire plaisir et pourquoi s arrêter en chemin d empocher les dividendes.

J en arrive au Moi de cette époque dévoyée qui évoque fortement les régimes totalitaires (du reste, est-ce un hasard si partout dans ce monde globalisé ce sont les régimes les plus intolérants qui ont le vent en poupe? C est en effet du vent, leurs discours passéistes et nauséabonds).

Ce Moi est un Moi faible, fragile, immature (et mégalomaniaque ce qui in fine revient au même), muré dans ses certitudes (d autant plus qu il n en a aucune). C est un Moi fantoche, influençable, addict des médias aux ordres (on donne le change en critiquant l équipe au pouvoir mais la duperie est grossière), férocement égocentré, d autant plus égocentré qu il a conscience qu il est chose parmi les choses qu il consomme et qui le consomment, qu il est l esclave consentant des firmes géantes qui savent par coeur par traçage ce qui l asservit au mieux dans leur intérêt. Les rats de laboratoire conditionnés eux n ont pas la ressource d un cerveau dont on nous rebat les oreilles avec les prouesses des neuro sciences qui ne sont qu au tout début de l exploration de notre organe.

Le Moi de ce temps est décidément mûr pour la dictature annoncée, la dictature déjà là celle pour laquelle on a trouvé le nom de démocrature, ce mot-valise  qui dit vite ce régime implacable qui se pare des couleurs d une démocratie qui ne fait que se survivre comme un fantôme de ce qu il fut...il y a encore peu...

 

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