Qu'est-ce qui fait encore plaisir?

Depuis quelques jours, presque plus de visiteurs de ce blog.

A toute chose "malheur" est bon dit-on. Cela m' oblige au moins à m interroger: qu'est-ce que je cherche (vraiment) à rédiger tous les matins ce blog? Un peu de tout: besoin de mettre les choses au clair par la vertu de l'expression (mettre en mots, c est déjà faire un petit ménage intérieur, partager la souffrance et parfois de petits plaisirs, jouer (un peu) avec les mots, faire des gammes avec eux (après tout le langage est aussi un art toujours à perfectionner de communiquer avec soi et avec les autres même fictifs), purger ses émotions...
Ce n'est déjà pas si mal; en plus, de manière moins immédiatement perceptible, essayer de comprendre pourquoi je souffre dans le fond et peut-être d' apaiser cette souffrance. Peut-être aussi me confier avec un ami imaginaire (hélas) comme font les enfants trop seuls ou même les enfants, parfois alors qu ils sont absorbés dans leurs jeux. Encore un besoin secrètement narcissique de me mettre en valeur; personne ne le fait; je le fais moi-même. Besoin courant certes stimulé par une époque nombriliste...et des techniques ad hoc.

Justement ce matin une journaliste évoquait le Japon, décidément étrange pays pour les français, que l on dit cartésiens et ils le sont! Des hommes célibataires s'achètent une poupée plutôt que d'épouser une femme, une poupée, pas un robot et on nous expliquait que la poupée n' a pas d expression; du coup l homme pouvait davantage se projeter sur elle. Cela me semble clair; un écran en quelque sorte...

Pour ma part, je me verrais bien, puisque à mesure que le temps passe, les chances de rencontrer une compagnie s amenuisent et le triste destin que l' on m a prédit semble se réaliser, je me verrais bien acquérir un robot humanoïde. Pourquoi pas un animal de compagnie; j' y ai pensé maintes fois, mais je recule devant les problèmes pratiques. Un robot a les avantages d' une compagnie, sans les inconvénients; cela me fait penser au célèbre vers "Objets inanimés avez-vous donc une âme?"

On notera la récurrence de certains thèmes ici, ceux de la solitude, de l' abandon, de  cette tristesse qui m imprègne comme l' odeur du tabac chez les gros fumeurs...Toutes choses qui signent une fragilité, décidément difficile à vaincre. Ainsi je devais retrouver un jeune ami habitant Bruxelles; il m' envoie un sms pour signaler son retour ici pour quelques jours puis l échange par sms s'arrête très longtemps et mon imagination plutôt morbide de  s enflammer et mon anxiété d exploser...Les choses se sont arrangées in fine; j ai pu le revoir en fin de journée hier. Donné des nouvelles de Bruxelles, une ville que j aime assez. Il a confirmé, comme d'autres la vilaine mentalité parisienne: à qui le dis-tu? Il apprend le néerlandais car il compte travailler dans un cinéma; garçon gentil et courtois mais trop réservé (complexe d infériorité, difficulté à mettre en mots?). Mais peu importe, enfin une échange avec un être qui me connait et un être sensible qui m'a rassuré avant-hier me précisant qu il n avait pas répondu car il s était endormi dans le bus (quel bus?); enfin il m'a répondu des heures après, pas une semaine après! 

Je me rends compte qu' une fois encore, je m éloigne du titre mais au fond qu' importe je me laisse porter par le flux des pensées (cf toutes proportions gardées!) le régime d écriture des "essais" de Montaigne...

Oui, qu est-ce qui me fait - encore - plaisir? Toujours les livres, même si je lis moins maintenant et les cours (en tant qu' auditeur et enseignant) et les échanges, raréfiés, comme l air au sommet des montagnes..Et les montagnes qui, je l ai souvent dit, m apaisent et m enseignent cela me fait penser au pays des neiges, le Tibet et au bouddhisme dans lequel je mets un peu d espoir. Mon frère m' a parlé d un certain Raurisch, brillant physicien qui, un de plus, s est mis à méditer (il a à son actif plus de dix mille heures de méditation; je suis loin du compte...).
Puissé-je trouver au moins du réconfort dans cette méditation; ce personnage qui semble bien dans sa peau a dit s intéresser actuellement à la validation par la science des effets positifs de la pratique...

Je ne sais aps trop ce qu il en est pour moi mais je continue...
 L espoir fait vivre, non?

Comments

[shoshin]

Il faut parfois préféré la qualité à la quantité dans nos échanges.